Pétition pour le remboursement des fauteuils roulants : "J'ai dû faire appel à la générosité"

Emmanuel Macron l'avait annoncé en avril 2023 lors de la Conférence nationale du handicap : un remboursment intégral par l'Assurance maladie de tous les fauteuils roulants. "Nous prendrons intégralement en charge le remboursement des fauteuils roulants de ceux qui en ont besoin", a affirmé à son tour le nouveau Premier ministre Gabriel Attal devant les députés, lors de sa déclaration de politique générale à l'Assemblée nationale, mardi 30 janvier.
Jusqu'à 35 000 euros pour un fauteuil électrique
Des nouvelles modalités de remboursements sont bien en cours d'élaboration mais prévoieraient seulement une augmentation de la base, sans que l'on sache une date précise d'annonce. Dans l'état actuel des choses, un fauteuil manuel coûte jusqu'à 2 600 euros tandis qu'un électrique peut voir son prix grimper jusqu'à 35 000.
Plus de 57 000 personnes ont donc signé une pétition lancée le 26 janvier à l'initiative du député Nupes Sébastien Peytavie, qui se déplace en fauteuil roulant), rappelant la promesse du Président. "Il vous faut respecter cette promesse, car il n'est pas question ici de luxe, mais de dignité et d'autonomie des personnes. Cette dignité, les personnes en situation de handicap la payent aujourd'hui de leur poche", peut-on lire dans la pétition.
L'accès à un fauteuil roulant peut s'avérer être un véritable combat. Marie-Léa de Torres est en situation de handicap et ne peut pas marcher. Elle doit changer de fauteuil roulant mais le devis s'élève à 33 000 euros. "Ce n'est pas un luxe, j'ai besoin d'un fauteuil qui puisse changer de positions", explique-t-elle au micro de RMC.
"J'ai dû faire appel à la générosité de ma famille", confie Marie-Léa, en fauteuil roulant
Pour ce qui est de sa situation, l'Assurance maladie peut lui rembourser 14 000 euros. Marie-Léa de Torres n'a donc pas eu le choix que de se tourner vers un fauteuil d'occasion, mais dont le prix est toujours trop élevé. "Je ne peux pas vivre correctement, j'ai dû appeler ma famille à la générosité. C'est dégradant, je m'en voulais mais je savais que je n'avais pas le choix", explique-t-elle.
Se sentant "oubliée par l'Etat", ces difficultés peuvent plonger dans la plus grande détresse beaucoup de personnes en situation de handicap. "J'ai déjà eu des pensées suicidaires", confie Marie-Léa de Torres. "Il faut que l'Etat fasse quelque chose", assure-t-elle.
Marie Léa assure ne pas croire au remboursement intégral des fauteuils roulant mais espère du moins que les pouvoirs publics instaureront des aides financières supplémentaires pour faciliter leur achat.