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Vaccination: la France fracturée, des disparités régionales et sociales importantes

Covid-19: êtes-vous prêts à vacciner vos enfants?

Covid-19: êtes-vous prêts à vacciner vos enfants? - Crédit: Pixabay

La couverture vaccinale des Français contre le Covid-19 a connu un regain d'injections mais de nombreuses disparités sociales et géographiques demeurent.

Plus de 40 millions de Français ont désormais reçu au moins une dose de vaccin contre le Covid-19. Mais la campagne vaccinale n'avance pas à la même vitesse selon les régions. Alors que la vaccination progresse dans l'Ouest et le Nord du pays, le Sud-Est est en retard. 

Dans le Sud-Est, les Français sont bien moins vaccinés, avec un taux de vaccination des 20-39 ans compris entre 20 et 35% contre une moyenne de 40% sur l'ensemble du pays, selon une étude publiée par Le Monde. La Provence-Alpes-Côte d’Azur fait ainsi partie des mauvais élèves alors même que le nombre de contaminés explose dans la région.

Ces disparités cachent plusieurs fractures. D'abord, si l'on trace une diagonale entre Toulouse et Mulhouse, on voit apparaître deux France : celle du Nord-Ouest bien mieux vaccinée que celle du Sud-Est.

C'est ce qui fait remarquer à Emmanuel Vigneron, géographe de santé à l'origine de l'étude publiée dans Le Monde, qu'il n'y a pas de lien évident entre la manière dont la région a été touchée par le Covid-19 et l'engouement local pour la vaccination. La Nouvelle-Aquitaine par exemple qui a été relativement épargnée par les vagues précédentes figure parmi les régions les plus vaccinées aujourd'hui.

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Fracture sociale

Ensuite, il y a l'opposition entre les villes et les périphéries: au fur et à mesure que l'on s'éloigne des centres urbains, la vaccination diminue. Les territoires ruraux sont donc les plus à la traîne, révélant des disparités d'accès aux centres de vaccination. Et parfois dans le sud, on évoque même une réticence contre la vaccination et une forme de "diktat parisien". comme l'explique l'historien Sylvain Boulouque:

"À certains endroits il y a un refus du vaccin puisqu'il y a une défiance vis-à-vis de Paris et vis-à-vis des milieux médicaux. Se sont souvent des gens qui vivent dans des milieux isolés et qui ne voient pas l'intérêt de se vacciner. Et il n'y a plus de médecin. Le relais social qui existait grâce à eux a disparu. On constate aussi que l'absence de vaccination correspond à l'emplacement des déserts médicaux", explique-t-il sur RMC.

Mais la fracture la plus flagrante, c'est celle entre classes sociales. Les jeunes des communes pauvres sont deux fois moins vaccinés que ceux des communes riches par exemple. Une fracture encore plus importante dans les métropoles : à Paris, la proportion d'habitants ayant reçu deux doses approche les 54% alors qu'en Seine-Saint-Denis, territoire le plus pauvre de France métropolitaine, elle vient à peine de dépasser les 34%.

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Garance Munoz (avec Guillaume Dussourt)