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Sécheresse: comment la police de l'eau veille au respect des restrictions d'utilisation

Une grande majorité des départements font l'objet de restrictions d'usage de l'eau, certains villages n'ayant même plus d'eau potable. Pour faire respecter ces restrictions, les agents de l'Office français de la biodiversité veillent et surveillent professionnels et particuliers. Parfois jusqu’à la verbalisation.

Depuis leurs voitures, trois agents de l'Office français de la biodiversité du Loiret guettent le moindre jet d'eau aux abords des maisons en cette période de sécheresse. Et ils viennent de surprendre une habitante à la pelouse bien verte. "On vient vous voir parce qu'on vous a vu arroser avec un jet d'eau", explique l'un des agents à la riveraine, qui assure qu'elle arrosait ses pots.

"L'arrosage des pelouses, des arbres et massifs fleuris est interdit", rappelle l'un d'eux à la contrevenante, qui s'en sort avec un simple avertissement. Une chance, car cette police de l'environnement peut verbaliser, mais Jean-Noël Rieffel, qui dirige l'Office français de la biodiversité dans la région, prône la bienveillance: "Notre rôle, c'est de rappeler la règle et la seconde fois, passer à l'étape suivante en dressant un procès-verbal".

"Nous avons réalisé 2400 contrôles depuis mai et 85 % des contrôles sont conformes. Nous ne mettons pas beaucoup d'amendes", renchérit ce jeudi sur RMC Pierre Dubreuil, le directeur général de l'Office français de la biodiversité.

Pas assez d'agents

Alors que le risque d’incendie demeure maximal, 91 départements sur 96 font l’objet de restrictions d’usage de l’eau, certains villages n’ayant même plus d’eau potable. Seuls les Hauts-de-Seine, Paris et la Seine-Saint-Denis ne sont pas concernés par au moins un arrêté préfectoral limitant certains usages de l’eau.

Pour faire respecter les arrêtés, les agents de l'Office français de la biodiversité surveillent aussi les professionnels, qui sont contrôlés régulièrement. Pascal, le propriétaire du golf du coin, n'y échappe pas. "On peut venir me contrôler. Les 20 premiers mètres sont arrosés, c'est tout vert, mais après, il y a zéro arrosage", assure-t-il.

Mais la tâche est immense: "Nous sommes 1700 agents, entre 12 et 15 par départements", explique Pierre Dubreuil. En attendant du renfort, cette police de l'eau veut croire en l'intelligence collective, à l'heure où le débit de la Loire, le plus long fleuve de France, a été divisé par dix en un mois. Et pas question de relâcher l'effort: "Nous sommes sur le terrain tous les jours, week-end compris", prévient le président de l'Office français de la biodiversité.

Alfred Aurenche (avec G.D.)