"C'est triste": dans les gares du Grand Est, une pétition contre la disparition des guichets SNCF

Dans les gares du Grand Est près de 1300 personnes ont signé une pétition contre la disparition des guichets SNCF. Une disparition qui pourrait entraîner des suppressions d'emplois. Mais la région invoque des guichets devenus trop chers pour un très faible rendement.

Pour vos achats de billets de train, êtes-vous plutôt internet ou guichet? La question ne se posera plus dans 13 gares du Grand Est. La région a pris la décision de supprimer leurs guichets.

Dans 16 autres gares, les horaires seront réduits. Un choix qui découle d'une "baisse d'année en année du nombre de tickets vendus" en gare: 31% de ventes de billets TER au guichet en 2019 contre seulement 11% en 2024.

Mais les usagers et les syndicats s'émeuvent de cette disparition, notamment à Bischwiller à une trentaine de kilomètres de Strasbourg. Penché sur un automate, sur le quai, Mattéo est concentré. Le guichet de la gare est fermé aujourd'hui et il le sera définitivement dès janvier prochain: "C'est triste parce que j'aime bien parler avec les gens de manière générale, mais c'est vrai que ça va plus vite", concède le jeune voyageur.

"Ça restreint le service"

Jean-Luc n’est pas d’accord. Pour ce sexagénaire, la machine ne peut pas remplacer le guichetier: "On voulait prendre le train vendredi et la machine était hors service. Si on prend le train, il y a un contrôleur et je n'utilise pas le téléphone pour ces choses. C'est triste et dommage".

Plus de 1300 personnes ont signé une pétition lancée par la CGT Cheminots pour sauver les 13 guichets supprimés dans le Grand Est. Pour le militant Clément Soubise, ces fermetures sont une double peine: "Pour les usagers parce que ça restreint le service et pour les cheminots parce que ça détruit de l'emploi", alors que les syndicats évoquent la disparition de 40 à 50 postes.

La région invoque une nécessité économique: "C'est malheureusement la rationalisation de l'argent public", explique Thibaud Phillips, le vice-président chargé des transports. "Ce sont des guichets qui distribuent entre 6 et 10 tickets par jour pour 8000 euros de chiffre d'affaires contre un coût annuel de 200.000 euros", ajoute-t-il. Et il l'assure, les voyageurs ne seront pas abandonnés. Dès janvier prochain, ils pourront acheter leur billet dans leur bureau de poste.

Lucile Pascanet (avec G.D.)