Grève à la SNCF pour des primes JO: la grève de trop? "Il y a une haine du cheminot"

La pression sociale monte à l'approche des Jeux olympiques, à la SNCF. A la veille d'une journée de négociations sur les primes perçues durant les JO de Paris 2024, le trafic sera "très fortement perturbé" ce mardi sur les lignes de trains d'Île-de-France et les RER exploités par la SNCF en raison d'une grève.
Le mouvement, initié par Sud-Rail et la CGT-Cheminots, rejoints par endroit par l'Unsa-Ferroviaire mais aussi FO-Cheminots (syndicat non-représentatif de la SNCF), s'annonce particulièrement suivi avec plus de 90% des conducteurs qui avaient l'intention de se mettre en grève sur certaines lignes selon Sud-Rail.
"Ça fait un an qu'on négocie et qu'on se prend une porte"
C'est le cas de Nicolas, cheminot conducteur de trains, qui rappelle que la prime JO n'est qu'une seule ligne d'une dizaine de revendications. "La première, c'est d'assurer la sécurité des agents", illustre-t-il.
Sud-Rail déplore pour le moment que seule une indemnité de 50 euros brut par jour travaillé pendant les compétitions ait été prévue. A la RATP, où les négociations sont terminées, les agents mobilisés entre le 22 juillet et le 8 septembre toucheront en moyenne une prime de 1.000 euros brut.
"Ça fait un an qu'on négocie et qu'on se prend une porte. Quand on voit ce que la RATP, les éboueurs, la police ont obtenu... Quand on voit Tony Estanguet qui s'augmente de 45.000€ annuels (l'intéressé a démenti assurant qu'il ne décidait pas de son salaire, NDLR). Et nous, on nous dit qu'on nous donne 50€ bruts?", s'étouffe-t-il.
"C'est une construction de rapport de force"
Selon Julien Troccaz, délégué Sud-Rail, ces avancées ne viendront que via un rapport de force et la grève est ainsi inévitable.
"C'est une construction de rapport de force", justifie-t-il. "On veut des compensations financières, on ne va pas s'excuser d'avoir des revendications. On ne va pas s'excuser de demander ça pour les salariés qui vont décaler leurs congés, qui vont changer de vie familiale pendant les JO".
Dans Estelle Midi ce mardi sur RMC et RMC Story, la militante écologiste et ancienne candidate aux législatives, Lumir Lapray, acquiesce et estime qu'il est normal que tous ceux qui vont avoir davantage de travail durant les JO aient une prime.
"Il faut arrêter de comparer le dispositif à une veille de départ en vacances, ça n'a aucun rapport", insiste-t-elle, assurant qu'il y aura 4.500 trains en plus durant la période.
"Il y a, comme d'habitude, cette haine du cheminot", juge-t-elle, estimant que personne ne s'était plaint des mobilisations des policiers pour leurs primes JO.