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Près de 200 entreprises de taxi ont coulé fin 2024... et 2025 ne s'annonce pas mieux

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De l'inquiétude dans les entreprises françaises qui se portent mal, avec quasiment 19.000 défaillances d'entreprise au dernier trimestre de l'année dernière. Le cabinet Altares qui nous donne ces chiffres parle d'un "seuil historique" et de 68.000 défaillances quasiment sur l'ensemble de l'année dernière. Parmi les secteurs les plus touchés, le transport, et les taxis notamment.

Plus de 18.700 défaillances d'entreprise sur les trois derniers mois de 2024. Un "seuil historique", selon le cabinet Altares, qui conclut l'année sur un record de 67.830 procédures de faillite. 256.000 emplois sont ainsi menacés.

Particulièrement dans les PME et les entreprises de taille intermédiaire. Si l'immobilier est toujours sous tension, l'action sociale souffre énormément. Comme dans le transport. Dans ce secteur, les taxis sont particulièrement impactés. Près de 200 entreprises ont coulé fin 2024. Et les perspectives 2025 ne sont pas forcément réjouissantes.

Economies de frais, environnement...

Paul a sillonné les rues de Lyon pendant plus de 13 ans. Il l’a bien vu, récemment, le télétravail a fait baisser le nombre de clients, et les courses professionnelles sont devenues plus rares.

“Les sociétés demandent à leurs collaborateurs de privilégier les transports en commun ou d’autres moyens de transport que le taxi qui leur coûte des frais”, indique-t-il.

L’année dernière, il n’arrivait plus à se verser de salaire. Il a fait l’impasse sur les vacances, mais les charges sont toujours aussi importantes. “Au bout d’un moment, vous êtes en dessous de l’eau et vous êtes en train de vous noyer”, pointe-t-il.

Épuisé physiquement et psychologiquement, il décide alors de tout arrêter. “Ça ne peut plus durer. Même dans la vie de famille, c’est compliqué économiquement. Donc, au bout d’un moment, il faut dire stop”, déplore-t-il.

L'Assurance maladie dans le viseur des taxis

Des faillites qui ne risquent pas de s’arrêter selon les syndicats. “L’année 2025 s’annonce déjà très compliquée”, juge Bilal Bouammar de la Fédération des taxis indépendants du Rhône. Il s’inquiète des nouvelles mesures de la convention prévue par l’Assurance maladie sur le transport médical.

“Réduire le prix des courses, essayer de faire au maximum du transport partagé donc ça va aussi réduire le nombre de courses forcément. Ils ont aussi des directives pour les médecins pour limiter au maximum les prescriptions médicales de transport”, estime-t-il.

Selon les syndicats, des entreprises perdront 30 à 40 % de leur chiffre d’affaires et ne s’en relèveront pas.

Vincent Chevalier avec Guillaume Descours