RMC
Économie

Augmentation des défaillances d'entreprises en France: faut-il s'en inquiéter?

placeholder video
En 2024, la France fait face à une vague de défaillances d'entreprises, avec 66.422 faillites, touchant particulièrement les PME et ETI. Les secteurs comme la construction et le commerce sont les plus affectés, tandis que l'incertitude économique aggrave la situation.

Jamais la France n’a enregistré autant de faillites d’entreprises depuis 15 ans. Selon le décompte encore provisoire du groupe bancaire BPCE, 66.422 entreprises françaises ont fait défaut l'an dernier, dont 18.000 rien qu’au dernier trimestre. Il faut remonter à la crise de 2009 pour retrouver un niveau de défaillances trimestriel aussi élevé.

Six secteurs ont particulièrement souffert: la construction, le commerce, l’immobilier, l’hébergement-restauration, les services aux entreprises et les services aux ménages. Cinq régions ont payé un lourd tribut: Aquitaine, Midi-Pyrénées, Ile-de-France, Poitou-Charentes et Rhône-Alpes, alors que le quart nord-est souffre moins.

Le plus inquiétant, c’est que les entreprises les plus touchés ont été les PME et les ETI, le cœur de notre outil de production. Les défaillances au total sont en hausse de 17% sur un an, mais de 51% pour les PME et ETI.

La matinale 100% info et auditeurs. Tous les matins, Apolline de Malherbe décrypte l'actualité du jour dans la bonne humeur, avec un journal toutes les demies-heures, Charles Magnien, le relais des auditeurs, Emmanuel Lechypre pour l'économie, et Matthieu Belliard pour ses explications quotidennes. L'humoriste Arnaud Demanche vient compléter la bande avec deux rendez-vous à 7h20 et 8h20.
Lechypre d’affaires : Défaillances d'entreprises, faut-il s'en inquiéter ? - 09/01
2:34

Pourquoi autant d’entreprises mettent la clé sous la porte?

Il y a d’abord un effet rattrapage: pendant le Covid, beaucoup d’entreprises avaient survécu grâce aux aides publiques massives. La perfusion a été débranchée, et c’est maintenant que beaucoup de ces entreprises périclitent.

Mais c’est loin d’être la seule explication: il y a les stigmates des chocs passés (covid, guerre en Ukraine, flambée de l’énergie), les couts salariaux et les taux d’intérêt ont augmenté, les carnets de commandes se dégarnissent, en partie à cause de l’incertitude politique, qui incite à reporter beaucoup de dépenses. Les marges et les trésoreries sont mises à mal et il y a encore les PGE à rembourser et la normalisation des recouvrements de l’Urssaf Résultat: BPCE estime qu’il y aura encore plus de défaillances en 2025 qu’en 2024, autour de 680.000

Combien d’emplois sont menacés?

Quelque 260.000 emplois se sont retrouvés menacés par une procédure collective en 2024, comme en 2023. Il y en aurait un peu moins en 2025 parce qu’il y aura plus de défaillances, mais de sociétés plus petites.

Emmanuel Lechypre