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Budget de la Sécurité sociale: pourquoi les taxis se mobilisent ce mardi en France

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Le budget de la Sécurité sociale met en colère les taxis, qui redoutent une baisse de la tarification des transports sanitaires pour faire 300 millions d'euros d'économie. Ils annoncent des opérations escargots, comme ce mardi matin à Bordeaux.

Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale arrive ce mardi au Sénat. Et parmi les économies envisagées, le gouvernement a déposé un amendement pour contraindre les taxis à négocier avec l'Assurance maladie, sous peine de baisses tarifaires.

Une économie de 300 millions d'euros sur les transports sanitaires qui met directement en péril les entreprises de taxis. Et ces derniers se mobilisent dès 6h30 ce mardi matin avec des opérations escargots prévues un peu partout en France.

Lionel, opéré du pied, doit suivre des séances quotidiennes de rééducation. C’est Jean-Louis, chauffeur de taxi qui le prend en charge.

“Tous les jours, je transporte des gens comme monsieur et cela représente 85% de mon chiffre d’affaires”, indique-t-il.

Jean-Louis va débrayer ce mardi, car il est opposé aux mesures d’économies souhaitées par le gouvernement. "Pour le transport sanitaire, actuellement, on est payé 1,60 euro du km. Et là, on nous demande de passer à 1,10 euro. Moi, je ne peux pas. Si je fais ça, j'arrête mes activités demain et je mets la clé sous la porte”, dénonce-t-il.

Des conséquences immédiates pour les taxis ruraux

Pour les patients, comme Lionel, cette mesure est incompréhensible. “Déjà que c’est difficile d’en trouver au départ, alors s’ils sont moins rémunérés, cela va être plus difficile pour eux de subsister”, déplore-t-il.

Et selon Stéphane Abeilhou, porte-parole départemental des taxis, cette mesure pourrait avoir des répercussions immédiates.

"En Haute-Garonne, nous avons 800 taxis. 400 sont des taxis ruraux qui seront principalement impactés par ces décisions qui sont à venir de la part de la CNAM”, explique-t-il.

En France, selon les syndicats, 30.000 emplois pourraient disparaître dans le secteur à très court terme.

Jean-Wilfrid Forquès avec Guillaume Descours