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TGV Paris-Bordeaux: pourquoi le prix du billet va (forcément) augmenter

A partir du 2 juillet 2017, le TGV reliera Paris à Bordeaux en 2h05.

A partir du 2 juillet 2017, le TGV reliera Paris à Bordeaux en 2h05. - Bertrand Guay - AFP

François Hollande inaugure ce mardi, en Charente, la prochaine ligne à grande vitesse entre Tours et Bordeaux. Une ligne construite et gérée par l'opérateur privé Vinci, également concessionnaire d'autoroutes. L'exploitant, la SNCF, va donc devoir payer des péages à chaque passage de trains.

Le TGV passe au privé! La prochaine ligne à grande vitesse entre Tours et Bordeaux, inaugurée ce mardi 28 février à Villognon, en Charente, par François Hollande, sera gérée comme les autoroutes. Le nom du concessionnaire des voies ferrées est connu d'ailleurs des usagers d'autoroutes puisqu'il s'agit de Vinci. Pendant 50 ans, Vinci, assurera donc la gestion des 300 kilomètres de voies qu'il a construit. L'exploitant des voies, la SNCF, devra payer le concessionnaire (Vinci) à chaque passage de train sur ses voies, exactement comme un péage autoroutier. Avec 18 trains par jours, la note sera donc salée: 250 millions d'euros par an! Le prix est à la hauteur de l'investissement du groupe Vinci, soit 8 milliards d'euros.

"Hausse de 20%"

"Le prix du billet pour les usagers va augmenter de 20 %, anticipe Marc Fressoz, journaliste spécialiste transport à mobilicites.com. L'exploitant, la SNCF, va devoir des payer des péages à chaque fois qu'un train passe. Donc si elle veut couvrir ses frais, le prix des billets va être largement plus cher qu'ils ne sont aujourd'hui". Marc Fressoz pousse plus loin la comparaison avec les autoroutes. "On peut comparer le destin du ferroviaire avec le destin des autoroutes, où les péages ont augmenté parce les concessionnaires d'autoroutes doivent rembourser leurs dettes et rémunérer leurs actionnaires. C'est la même chose qui se passe avec le ferroviaire".

"La SNCF va donc être de remplir un maximum ses trains"

"L'augmentation du billet est inévitable, confirme Bruno Gazeau Président de la FNAUT, une association d'usagers. Car la question du nombre de trains a été tranché par le ministère des Transports: il y en aura 18 par jour entre Paris et Bordeaux. Tout l'enjeu pour la SNCF va donc être de remplir un maximum ses trains pour gagner un maximum d'argent avec des trains aussi complets que possible". Bruno Gazeau prévient: "Le marché tranchera, si les billets sont trop chers, les gens retourneront vers la voiture et prendront les autoroutes". Début de réponse le 2 juillet prochain, date de l'ouverture de la ligne aux usagers.

P. Gril avec Romain Poisot