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Un jeune verbalisé après un chant catholique gare Montparnasse: "C'est du deux poids-deux mesures"

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Alors qu'il rentrait d'un pèlerinage catholique conservateur à Chartres, un jeune pèlerin a été verbalisé par des agents de la SNCF en gare de Paris-Montparnasse pour avoir chanté un chant en latin. Une verbalisation qui irrite les Grandes Gueules.

Une amende pour avoir chanté trop fort? Un jeune catholique de retour d'un pèlerinage conservateur entre Paris et Chartres et qui descendait du train en gare de Paris-Montparnasse, a été verbalisé après avoir entonné un Jubilate Deo un chant religieux en latin. Il s'est vu remettre une amende de 60 euros par des agents de la SNCF.

"Cinq agents sont venus droit sur nous et ont pris à partie le plus jeune, nous ont demandé d'arrêter de chanter parce que c'était du tapage", assure au Figaro Emile, un membre du petit groupe et témoin de la scène.

Tous revenaient de Chartres après un pèlerinage de la jeunesse catholique conservatrice qui a rassemblé 19.000 personnes à l'occasion du week-end de Pentecôte. Et à l'occasion du retour en gare de Paris-Montparnasse, ils étaient des milliers à chanter en brandissant des croix et des drapeaux selon plusieurs images captées par des témoins.

"C'était plus facile de s'en prendre à des petits catholiques"

Mais cette verbalisation interroge les Grandes Gueules qui y voient un écho à l'affaire de la plante à la RATP, quand une journaliste avait été verbalisée pour avoir pris le métro avec une plante trop imposante: "Il y a un deux poids deux mesures", juge l'agriculteur Didier Giraud. "Il y a des gens qui hurlent, qui ont des enceintes et je pense que c'était plus facile de s'en prendre à des petits catholiques", juge l'éleveur de bovins.

"On ne verbalise pas pour un chant", abonde Mourad Boudjellal. "J'ai connu des descentes de train avec des milliers de supporters marseillais qui chantaient des chants insultants envers le PSG et personne n'était verbalisé", assure l'éditeur de bandes dessinées sur RMC et RMC Story.

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Tapage diurne

"C'est l'illustration du faible avec les forts, fort avec les faibles", estime la prof Fatima Aït Bounoua. "C'est comme la plante à la RATP ou l'homme verbalisé pour son instrument de musique", ajoute-t-elle avant d'énumérer différentes expériences personnelles à la gare Montparnasse avec des incivilités plus graves et sans conséquences.

Les démonstrations de foi comme les prières dans des lieux publics ou les chants ne sont pas interdites par la loi, sauf si elles obstruent la circulation. En revanche, le chant ici incriminé peut constituer un "tapage diurne" s'il est répété, intensif et/ou qu’il dure dans le temps entre 7h et 22h, selon l'article R.1336-5 du Code de la santé publique. Il est passible d'une amende forfaitaire de 68 euros.

G.D.