"Une convergence des colères": les taxis se mobilisent aussi, sans contact avec les agriculteurs

Les chauffeurs de taxis sont de retour dans la rue, un peu plus d'un mois après une première manifestation, mi-décembre. C'est à nouveau dans toute la France que les syndicats de la profession appellent à des opérations escargot et à converger vers les préfectures et les caisses d'Assurance maladie. Une mobilisation alors que se profilent deux jours de discussion, ce lundi au ministère de la santé et ce mardi à la Caisse nationale d'Assurance maladie.
Des opérations escargot et des rassemblements sont prévus à Paris et Marseille. Les taxis devraient également manifester dans plusieurs autres grandes villes de France, à Montpellier (Hérault), Toulouse (Haute-Garonne), Toulon (Var), Tours (Indre-et-Loire), Nîmes (Gard), Cannes (Alpes-Maritimes) ou encore Nice (Alpes-Maritimes).
Mais les chauffeurs de taxi n’ont pas organisé leur mouvement en lien avec les agriculteurs en colère qui bloquent l'Ile-de-France ce lundi. "Il n'y a pas de contact avec les agriculteurs pour mener des actions ensemble, assure Rachid Boudjema, président de l’Union nationale des taxis, sur RMC. C’est un concours de circonstances, mais il peut y avoir une convergence des colères, et c’est ce qu’il se passe. Mais il n’y a pas de contacts pris pour essayer de se répartir et bloquer le pays."
"On espère que le ministère trouvera les mots"
Cette journée de mobilisation des taxis, c’est pour dénoncer la nouvelle convention et les tarifs de transport établis par l’Assurance maladie sur le transport sanitaire. L'augmentation du tarif des courses de patients est beaucoup plus basse que ce qu'espéraient les chauffeurs de taxis. Dans la nouvelle convention, ils ne gagneront que 1 à 2 centimes de plus par kilomètre parcouru. Deuxième inquiétude pour les syndicats, la disparition du plafond de remise.
Quand un patient prend un taxi, une remise est appliquée sur le prix de sa course. La nouvelle convention n'indique plus de plafond maximum, auparavant établi à 16%. Leur crainte est de voir les caisses locales de l'Assurance maladie écraser leurs tarifs. Soutenus par plusieurs associations de patients, les syndicats de chauffeurs se disent prêt à renouveler les opérations de mobilisation, jusqu'aux JO s'il le faut. Car le transport sanitaire représente généralement la moitié des courses réalisées. Et c'est même jusqu'à 100 % dans les régions les plus rurales.
"La colère couve depuis décembre, car l'État agit en catimini dans le cadre du projet de loi de finances, explique Rachid Boudjema. Et le directeur général de la caisse d'Assurance maladie prend des décisions unilatérales sur la convention avec les taxis. Il y a une réunion prévue avec le ministère de la Santé à 14h. On espère que le ministère trouvera les mots et les moyens pour désamorcer les choses. Si on n'a pas de véritables engagements, cela peut durer plusieurs jours, mais les cartes sont entre les mains du gouvernement."