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En colère contre un projet de loi sur le transport sanitaire, les taxis appellent à la mobilisation

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Les taxis sont en colère et vont mener des opérations escargots ou des barrages filtrants à Marseille, Toulouse, Lille, Bayonne, Lyon, ou encore Bordeaux pour protester contre une réforme du système de transport sanitaire, dans le cadre du budget de la sécu 2024. Réforme qui va les obliger à transporter plusieurs patients à la fois, lors des trajets vers les hôpitaux par exemple, au lieu d'un seul.

Barrages filtrants, opérations escargots... Les chauffeurs de taxi sont en colère et comptent bien le montrer ce lundi. Ils sont mobilisés dans toute la France, contre une mesure du projet de loi de financement de la sécurité sociale. Une grosse mobilisation est à prévoir, principalement à Marseille et Toulouse à partir de 6h30, en réponse à un appel national.

Le gouvernement veut réformer le système de transports sanitaire, assuré en partie par les taxis, pour faire des économies. Le covoiturage pourrait ainsi devenir obligatoire pour les patients qui se rendent à un rendez-vous médical. L’objectif pour le gouvernement est de limiter le nombre de trajets, pour limiter les remboursements.

Il faudra alors passer par une plateforme numérique pour être mis en relation avec un taxi ou une ambulance. Les patients n'auront plus le choix de la personne qui les transportera. L'algorithme se charge de tout.

"Ce qui nous déplaît, c'est l'ubérisation de notre métier, de perdre notre indépendance et d'être soumis à ces plateformes", explique Omar Asebban, président de l'Union nationale des taxis dans les Hauts-de-France, sur RMC.

Un manque à gagner énorme pour les taxis?

Cela va entraîner une perte de clientèle pour les taxis, d'après Mouhssine Berrada, vice-président de l'UNT.

“Aujourd’hui, si un chauffeur de taxi a un carnet d’adresses de patients, ce carnet d’adresses, il disparaît. Tout le travail que vous avez accompli d’approche, de fidélisation de la clientèle, il disparaît, c’est fini”, déplore-t-il.

Pour lui, cette mesure présente également un danger pour le patient, qui a parfois besoin de nouer une relation forte avec le chauffeur, au fil des rendez-vous médicaux.

“J’ai fait du transport de personnes autistes, le médecin et les parents insistaient pour que ce soit toujours la même personne qui transporte, sinon l’enfant fait des crises. Et ça, c’est juste un exemple”, détaille-t-il.

En milieu rural, le transport sanitaire représente 90% du chiffre d’affaires des taxis.

Matis Caron avec Guillaume Descours