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Une grande enquête sur l'immigration dévoile le nouvel arbre généalogique de la France

L'INSEE et l'INED ont dévoilé, ce mardi, une grande enquête qui dévoile une sorte d'arbre généalogique de la France et des Français. Une étude qui montre une intégration qui fonctionne plutôt bien et un brassage sur plusieurs générations.

Une grande enquête sur l’immigration en France a été rendue publique ce mardi. C’est une sorte d'arbre généalogique de la France qui ressort de cette enquête puisqu’elle porte sur trois générations. Elle a été réalisée par l’INSEE et l’INED, c'est-à-dire l’institut de la statistique et celui des études démographiques.

La première leçon, c’est que la France est définitivement un pays d’immigration. 32 % des français de moins de 60 ans, ont des origines immigrées. Un immigré, c’est un étranger né à l’étranger et qui est donc arrivé en France. Ces immigrés représentent près de six millions de personnes en France aujourd’hui, soit 9% de la population. A titre de comparaison, ils étaient 5 % en 1946, il y a 75 ans.

Deuxième leçon, c’est ce que révèle l’étude sur les enfants d’immigrés: deux enfants d’immigrés sur trois vivent en couple avec quelqu’un qui n’a pas d’origine migratoire. C’est l’exacte l’inverse de leurs parents qui majoritairement vivaient entre immigrés. À la génération suivante, c’est encore plus frappant. Sur les petits-enfants d’immigrés, 9 sur 10, ont au moins deux grands parents français d’origine française. Les auteurs de l’étude parlent d’une mixité croissante des unions qui produit un brassage de la population.

Les enfants d'immigrés réussisent mieux que leurs parents

L’étude s’est aussi penchée sur la trajectoire scolaire des enfants d'immigrés. Des enfants qui réussissent moins bien que la population non immigrée mais beaucoup mieux que leurs parents. 5% seulement des immigrés qui arrivent en France sont diplômés du supérieur. Alors que 33 % de leurs enfants obtiendront un diplôme universitaire ou équivalent. Un chiffre à comparer au 43 % de la population non immigrée. 

Mais si l’on passe à la troisième génération, alors l’écart est totalement comblé. Il n’y a plus de différence de taux de réussite scolaire entre les petits enfants d’immigrés et celui du reste de la population. Mais il faut préciser que les petits enfants d’immigrés ayant terminé leurs études secondaires, ce sont les descendants de ceux qui sont arrivés dans les années 50 et 60. Donc des immigrés majoritairement européen, italiens, espagnols, portugais.

Si on rentre dans le détail, 54% des enfants d’immigrés d’origine asiatique sont diplômés du supérieur. 50% des enfants d’immigrés africains. Les résultats sont moins bons pour les enfants d’immigrés turc ou maghrébins.

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Une intégration qui progresse

C’est donc la photographie d’une intégration qui se passe mieux que ce que l’on pourrait croire. En tout cas selon les critères étudiés. C'est-à-dire le critère des mariages et des unions et de l'intégration par la scolarité. Dans ces deux domaines, l’INSEE et l’INED démontrent que depuis dix ans, l'intégration des enfants et les petits enfants d’immigrés progresse. 

Mais on pourrait certainement nuancer cette vision optimiste avec d’autres études et d’autres statistiques. Les immigrés sont par exemple, sur représenté dans les prisons, 21% de la population carcérale en France. Ils sont aussi mal répartis sur le territoire français. 30% en Seine Saint Denis et 3% dans les Pays de la Loire. En réalité, on peut faire dire un peu ce qu’on veut au chiffre sur l’immigration. Mais il y a cette donnée révélée aujourd’hui: la moitié des enfants d’immigrés ont un parent qui n’est pas immigré. C’est ce qu’on pourrait appeler, l'intégration par la conjugalité.

Nicolas Poincaré (avec MM)