Vel d'Hiv: "Le discours de Macron va rester dans les mémoires"
"Je suis complètement satisfait de l'allocution d'Emmanuel Macron", a lancé Francis Kalifat à l'antennne de BFMTV. A l'occasion du 75e anniversaire de la rafle du Vel d'Hiv, qui avait conduit à la déportation plus de 10.000 juifs en juillet 1942, le président de la République a reconnu une nouvelle fois le rôle de l'Etat français dans cette tragédie.
"Je le redis ici: c'est bien la France qui organisa la rafle, puis la déportation, et donc, pour presque tous, la mort, des 13.152 personnes de confession juive", a ainsi déclaré le chef de l'Etat qui avait convié pour cette cérémonie le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
"Je crois que cette allocution va compter dans l'histoire de ces commémorations", estime le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF). "Nous avions une date qui était importante jusqu'à présent: 1995 avec le discours de Jacques Chirac. Aujourd'hui, nous avons une seconde date importante pour la République: 2017 avec le discours d'Emmanuel Macron. Cette journée du 16 juillet 2017 va rester dans les mémoires, et son discours également", assure-t-il.
"Il est allé aussi loin que l'on pouvait aller"
Alors qu'aucun président sous la Ve République n'avait reconnu la responsabilité de la France dans la déportation des juifs pendant la Seconde guerre mondiale, Jacques Chirac avait déclaré, en 1995: "Ces heures noires souillent à jamais notre histoire, et sont une injure à notre passé et à nos traditions. Oui, la folie criminelle de l'occupant a été secondée par des Français, par l'Etat français".
En se plaçant dans le sillage de Jacques Chirac, Emmanuel Macron est "allé aussi loin que l'on pouvait aller", considère Francis Kalifat. Un moyen de contrer les positions de certains politiques, à l'instar de Marine Le Pen qui avait remis en cause, au cours de la campagne présidentielle, la responsabilité de la France dans la rafle du Vel d'Hiv.
Sur ce point, Emmanuel Macron a été clair : "Je récuse les accommodements et les subtilités de ceux qui prétendent que Vichy ce n'était pas la France. Car Vichy, ce n'était certes pas tous les Français, mais c'était le gouvernement et l'administration de la France. Les 16 et 17 juillet 1942 furent l'œuvre de la police française, obéissant aux ordres du gouvernement de Pierre Laval (...). Pas un seul Allemand n'y prêta la main".