"Quasiment plus personne ne me parle sur mon campus", témoigne une étudiante juive victime d'insultes

Sciences-Po Paris bloqué puis évacué vendredi, manifestation au Panthéon... Des perturbations ou des occupations partielles ont eu lieu dans de nombreux autres campus en France (Havre, Dijon, Reims, Poitiers, Saint-Etienne, Menton, Lille...)
La mobilisation étudiante pour Gaza et la Palestine prend de l'ampleur au sein des universités françaises et devrait perdurer la semaine prochaine.
Au sein des universités, certains étudiants de confession juive ont la sensation d'être les victimes collatérales de ces mobilisations, se disant stigmatisés et pris à partie sur les campus.
Depuis plusieurs semaines, Lara, étudiante de confession juive ne va plus en cours, épuisée du traitement que lui inflige ses camarades. "Les insultes... Quasiment plus personne ne me parle sur mon campus, les gens ne se mettent plus à côté de moi en cours", déplore-t-elle au micro de RMC.
"Quand on est juif aujourd'hui sur un campus, on est un soutien de Netanyahu, un juif d'extrême droite voir un sioniste colon", estime Lara, étudiante juive
"Cela devient très compliqué d'établir un dialogue", poursuit-elle. "Le climat global, c'est soit on rejoint le mouvement propalestinen, soit on est sioniste, alors que ce n'est pas du tout aussi binaire que cela".
"La cause palestinienne ne peut justifier l'antisémitisme", plaide le président de l'Union des étudiants juifs de France
Devant cette polarisation du débat et des dérives qu'elle peut entraîner, Samuel Lejoyeux, président de l’Union des étudiants juifs de France appelle le gouvernement à la plus grande fermeté: "La mobilisation étudiante, en soit, ce n'est pas un problème. La cause propalestineinne, ce n'est pas un problème. En revanche, c'est sanctionner fermement toute dérive antisémite et toute dérive dans des discours de violence notamment la reprise de la rhétorique du Hamas. La cause palestinienne ne peut justifier l'antisémitisme", expose-t-il.