Vinted, Leboncoin, Ikea… la seconde main est-elle l’avenir de la consommation?

Désormais, les marques plus traditionnelles, tentent de s’y mettre comme Ikea, ou encore la Fnac, Jules ou Decathlon. En pleine crise du pouvoir d’achat, le marché de la seconde main a enregistré une croissance de 12% l’an passé en France et atteint un chiffre d’affaires de 7 milliards d’euros. Parmi les acteurs désormais incontournables du secteur, Vinted, plateforme basée en Lituanie qui met directement en relation acheteurs et vendeurs, essentiellement dans le domaine de l’habillement.
Et ça fonctionne très bien en France. Si Vinted est présent dans 22 pays, la France (à égalité avec le Royaume-Uni) est devenue son principal marché avec au moins 23 millions d’utilisateurs. Une tendance également observée par Leboncoin, qui déclare être passé de 10 millions à 66 millions d’annonces en dix ans.
Selon une récente enquête de Publicis Média, 59% des Français consomment aujourd’hui de la seconde main. Un usage très inscrit dans le quotidien: 94% des personnes prévoient de racheter de la seconde main dans les prochains mois, et 81% comptent acheter autant ou plus qu’auparavant.
"Une tendance lourde et forte"
La seconde main est-elle l’avenir de la consommation? La question fait débat sur le plateau d’Estelle midi ce lundi. “Si on veut un monde meilleur, si on veut réguler la croissance et la rendre plus compatible avec les besoins de cette planète et de l’humanité, il va falloir utiliser et réutiliser le plus longtemps possible les produits à notre disposition. L’occasion et la seconde main, c’est l’avenir environnemental d’un commerce régulé et équitable”, estime Perico Légasse.
Emmanuelle Auriol, professeure d'économie à la Toulouse School of Economics, membre du Cercle des Économistes, confirme qu’il y a “une tendance assez lourde et forte”. Mais aussi “une évolution vers la qualité plutôt que la quantité et ce n’est pas une mauvaise chose”. Par ailleurs, pour ceux qui s’inquiètent de la fermeture des magasins, il y a certes “un manque à gagner pour certaines enseignes et tout le monde n’y gagne pas dans ce modèle de seconde main”. “Mais l’expérience shopping continuera d’exister et est irremplaçable”.
François, un auditeur d’Estelle Midi, lui, n’a pas mis les pieds dans un magasin depuis trois ans et achète tout sur Leboncoin, Vinted, etc. “Psychologiquement, je n’arrive plus à payer pleins pots des vêtements neufs que je peux trouver moins cher ailleurs”, dit-il. En revanche, il admet être tombé dans la surconsommation.