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A l'hydrogène ou électrique, sans hublots... A quoi pourrait ressembler l'avion neutre en carbone?

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Le Salon aéronautique du Bourget se tient cette semaine près de Paris, avec la promesse d'un avion du futur plus écolo. Est-ce vraiment possible?

C’est LE rendez-vous incontournable du monde de l’aviation: le salon international de l’aéronautique qui ouvre ses portes ce lundi au Bourget (Seine-Saint-Denis), près de Paris. L'un des enjeux majeurs évoqué ces dernières semaines tourne autour des avions moins polluants.

Un gros enjeu puisque l’industrie aéronautique a promis d’être neutre en carbone d’ici 2050. Pour ça il faut des ruptures technologiques. D’abord dans la propulsion de ces avions. Trois pistes principales sont à l'étude:

  • L'hydrogène

Des avions qui ne dégagent qu’un peu de vapeur d’eau en volant, le rêve ! Au Bourget, on a la première présentation publique du DragonFly, la libellule, un avion à hélices conçu par une startup française, Blue Spirit Aero, qui fonctionne à partir d’une pile à combustible hydrogène. Il devrait être mis en service à partir de 2026 pour les cours de pilotage.

En attendant les projets d’avions long courrier sur lesquels travaille notamment Airbus mais qui devraient prendre plus de temps à se développer.

  • L’électrique

Comme pour les voitures, l'électrique est également à l'étude pour l'avion du futur proche. Avec notamment Aura Aero, autre startup française, qui présente une première version d’un avion commercial 19 places propulsé grâce à des batteries électriques, qu’on recharge à l’aéroport, comme une Tesla.

Il faut être clair: on ne va pas remplacer les A380 et autres monstres des airs par des avions électriques, car les batteries prennent énormément de place. Mais pour des vols courts régionaux sur de petits avions, c’est une option très intéressante.

  • Les biocarburants

Les SAF sont des avions qui volent par exemple à l’huile de friture usagée et retraitée. Le problème, c’est que ça coûte cher et qu’il faudrait manger beaucoup de frites pour alimenter la totalité des vols mondiaux. Aucune de ces solutions n’est parfaite, mais avec toutes ces solutions imparfaites on devrait quand même avancer vers des voyages beaucoup moins polluants.

Les avions vont devoir faire un petit régime

Pour limiter la consommation de carburant, l’un des gros enjeux, c’est de perdre du poids, car chaque kilo compte ! Airbus imagine une cabine du futur pour 2035 censée être plus écolo.

Par exemple, oubliez les chariots de distribution des plateaux repas. On les commandera avant le départ depuis une application sur son smartphone, et avant d’entrer dans l’avion, on aura des distributeurs géants de plateaux, dans la salle d’embarquement. Chacun prend son plateau et c’est parti. Pas besoin de chariots lourds et encombrants ni de nourriture inutilisée.

Des nouveaux types de polymères pourraient réduire le poids de la cabine de 40%. Et puis il y a les sièges… La startup française Expliseat a conçu des sièges deux à trois fois plus légers, à base de fibres de carbone, 4 kilos seulement, mais pas moins confortables. Rien que ça, ça permet de réduire de 5% la quantité de Co2 émise et de réduire les coûts de carburant.

Le futur se fera-t-il sans hublots?

Cette chasse aux kilos va très loin, certaines compagnies aériennes imaginent même des avions... sans hublots. Imaginez: 2030, vous vous apprêtez à partir en vacances à l’autre bout du monde. L’avion est là, sur le tarmac, mais il y a un truc bizarre: il n’a pas de hublot.

C’est un gros cylindre parfaitement uniforme, sans ouverture -à part les portes et le cockpit évidemment. C’est le président d’Emirates qui affirme réfléchir sérieusement à cette possibilité, celle d’utiliser des avions sans fenêtre.

En réalité, une fois à l’intérieur, les passagers auraient quand même des hublots, mais des hublots virtuels. Des écrans ronds ou carrés qui retransmettraient en temps réel des images filmées par des caméras placées à l’extérieur de l’appareil.

A quoi ça sert? Ces avions seraient beaucoup plus aérodynamiques, plus rapides et surtout beaucoup plus légers. Enlever les hublots, c’est un gain de poids –et donc de carburant- considérable, et c’est ça le nerf de la guerre. Derrière, la question est plus psychologique qu’autre chose: est-ce que les passagers accepteront de passer 12 ou 14 heures dans une boîte fermée? Pas certain. Mais si ça peut faire baisser le prix du billet…

Anthony Morel (édité par J.A.)