Faut-il interdire l'anonymat sur les réseaux sociaux? Ca fait débat sur RMC
Dimanche soir, nous en étions à 15.000 propositions écrites dans le cadre de notre opération "Vos 30 propositions de lois citoyennes". Et parmi elles, une douzaine pour réclamer la fin de l’anonymat sur les réseaux sociaux.
Un sujet dont se sont aussi emparés de nombreux élus et personnalités de la société civile, pour en finir avec les insultes, les menaces et le harcèlement impunis. La moitié des jeunes de 18 à 30 ans ont déjà été victimes de violences sur les réseaux sociaux. Aussi bien des femmes que des hommes. En particulier sur Facebook ou Twitter.
"Anonymat insupportable" pour l’eurodéputée Nadine Morano. L’essayiste Jean-François Kahn veut un mouvement pour y mettre fin. La secrétaire d’Etat Marlène Schiappa l’a aussi réclamé pour identifier les donateurs de la cagnotte de soutien au "boxeur" qui a agressé un CRS début janvier. Et Emmanuel Macron y voit également un intérêt pour lutter contre les fausses informations. C’était devant les maires, vendredi, à Souillac dans le Lot.
"On a beaucoup d'informations, tout le temps, et on ne sait pas d'où elles viennent"
"Ce que nous devons réussir à faire d'abord c'est une forme d'hygiène démocratique du statut de l'information. Je crois qu'on doit aller vers une levée progressive de toute forme d'anonymat et aller vers des processus où on l'on doit distinguer le vrai du faux. Ca participe à cette transparence. là, on a beaucoup d'informations, tout le temps, et on ne sait pas d'où elles viennent."
Aujourd’hui, pour ouvrir un compte Twitter ou Facebook, très peu de contrôle. Le pseudo est presque la norme. Pour tracer l’identité des auteurs de propos haineux, lever l’anonymat, il faut un huissier, engager une procédure judiciaire. Démarche fastidieuse.
Et c’est très bien comme ça. Car l’anonymat permet aussi de garantir la sécurité des lanceurs d’alerte ou des auteurs de témoignages sensibles explique Delphine Meillet, avocate spécialiste du droit numérique.
"Donner des moyens à la police, aux magistrats, aux personnels chargés de lever cet anonymat"
"Ce qu'il faut ce n'est certainement pas interdire l'anonymat puisque c'est le garant de notre liberté d'expression. Ca nous permet de dire ce qu'on ne pourrait pas dire. C'est même un symbole de notre démocratie. Le meilleur moyen de lutter contre les contenus anonyme diffamants ou autres, c'est de donner des moyens à la police, aux magistrats, aux personnels chargés de lever cet anonymat. A la limite si on savait que l'on peut lever facilement l'anonymat, peut-être que certains se garderaient de rédiger certains propos haineux."
Un jeune sur 4 ne sait pas que le cyber-harcèlement constitue un délit. Jusqu’à 2 ans de prison et 35.000 € d’amende. Un peu plus de 150.000 signalements par an aux autorités via la plateforme Pharos.