NFT: Nike dévoile sa première paire de chaussures... virtuelles
Une paire de baskets qu’on ne peut pas porter...mais qu’on achète avec des euros bien réels. Nike va sortir ses CryptoKicks, et elles se revendent déjà pour plus de 8.000 euros la paire chez les collectionneurs. Pour des chaussures, plutôt jolies, personnalisables car on peut en changer la couleur, mais qui n’existent pas, sinon sous forme de pixels.
A quoi sert d’acheter des baskets qu’on ne peut pas porter ? D’abord, parce que c’est un objet de collection, et de spéculation, comme une œuvre d’art numérique. Il y en a moins de 1.000 et elles sont vendues sous forme de NFT, qui sont des sortes d'actes de propriétés numériques, infalsifiables, inscrits dans la blockchain. Vous êtes ainsi le seul à posséder cette paire de baskets, vous en avez la signature numérique, c’est votre propriété, et vous pouvez la revendre, si possible en faisant une plus-value.
Et puis c’est un accessoire de mode dont on pourrait se servir pour habiller son avatar numérique à l’intérieur de certains jeux, dans ce fameux métaverse, ce monde virtuel que les géants de la tech sont en train de construire, où on pourrait quasiment vivre une deuxième vie parallèle. On pourra y acheter des objets virtuels, des objets de déco, des maisons, des vêtements… Et donc des chaussures de marque, comme dans la vraie vie.
Toutes les marques de vêtements sont en train de se mettre à la "mode virtuelle"
Ça parait fou, mais d’ici quelques années, on aura peut-être sa garde-robe réelle, et puis garde-robe numérique, sous forme de vêtements en pixels. Les joueurs de Fortnite peuvent désormais acheter des vêtements virtuels siglés Balenciaga pour leurs avatars numériques. Ça va du sweat à capuche à des bottes de chevalier présentées lors de la dernière collection de la marque. Ce qu’on appelle les "skins", qui sont l’un des piliers du modèle économique de beaucoup de jeux en ligne : les joueurs peuvent acheter pour personnaliser son personnage des vêtements et accessoires divers et variés.
Pour le coup, ce ne sont pas des NFT, ça coûte quelques euros seulement. Ce n’est pas une première: Zara ou Levis ont déjà lancé des collections virtuelles pour habiller ses personnages dans certains jeux. Louis Vuitton par exemple avait dessiné des costumes pour certains personnages du jeu vidéo League of Legends. On peut encore citer Valentino qui propose des robes, des chemises et des accessoires dans Animal Crossing, l’un des jeux les plus populaires de la Switch.
Fin mars s’est même tenue une "metaverse fashion week", à laquelle participaient tous les grands noms du secteur. Pour les marques de luxe, l’enjeu c’est de capter l’attention de ces futurs consommateurs que sont les millenials. Infiltrer la culture pop pour toucher une cible qui aujourd’hui n’est pas fortunée mais qui demain aura du pouvoir d’achat.
Quel risque que tout ça soit une arnaque ou en tout cas une bulle spéculative ?
C’est tout le problème quand on parle de metaverse et encore plus de NFT, certains y voient le futur d’internet, d’autres une bulle marketing qui va se dégonfler. Et puis il y a aussi le côté far west : les gens font un peu ce qu’ils veulent. Hermès a attaqué en justice un internaute qui a crée des dessins qui reprenaients les designs de ses sacs et les vendaient sous forme de NFT.
Ca ne s’arrête pas à la mode, on peut tout acheter et vendre sous forme de NFT : de l’immobilier, avec des terrains en pixels qui se vendent parfois plus cher que des maisons ou des appartements réels ! Aujourd’hui c’est clair il y a une demande: beaucoup de gens et de marques achètent en ayant peur de passer à côté d’une révolution. Mais jusqu’où ça peut monter ? Personne ne le sait. Une bonne illustration de ça, c’est la vente du premier tweet de l’histoire, sous forme de NFT, il y a quelques mois pour près de 3 millions de dollars.