RMC
Tech

Reconnaissance faciale: "C'est déjà en place dans certaines zones d'aéroports à la demande de pays partenaires"

RMC
Le gouvernement explore la piste de la reconnaissance faciale dans la vidéosurveillance. Mais ce dispositif existe déjà dans certaines zones sensibles.

Un nouveau pas vers la reconnaissance faciale ? Mardi, le secrétaire d'Etat au Numérique Cédric O, a assuré au Parisien que la France allait tester la reconnaissance faciale dans la vidéo-surveillance. Le gouvernement voudrait utiliser cette technologie pour détecter automatiquement des personnes dans les espaces publics: "C'est un contrôle finalement de la population, via un stock de données dont on ne sait pas qui y aurait accès, les contrôlerait et pour quel usage", a dénoncé dans la foulée au micro de BFM Paris Céline Malaisié, la présidente du groupe Front de Gauche Île-de-France.

"Cela permettra d’interpeller rapidement les individus recherchés et surtout éviter l’intrusion de personnes issues, comme ce fut lors des attentats de 2015, d’autres pays et d'autres régions", plaide de son côté Eddy Syd, du syndicat SGP Police FO, toujours au micro de BFM Paris. Mais de tels dispositifs existeraient déjà en France alors que la Cnil avait récemment annulé la mise en place d'un système similaire que la ville de Nice souhaitait mettre en place à l'entrée d'établissement scolaires.

Une mise en place généralisée compliquée

"C’est un outil qui pourrait s’avérer utile mais qui est déjà en place en certains endroits en France notamment dans les zones de transit internationales des aéroports qui légalement ne sont pas des zones du territoire français. Et certains pays nous obligent déjà à utiliser le PNR, le Passenger Name Record, qui utilise des caméras 3D pour la reconnaissance faciale et compare les données biométriques qui existent dans les passeports aux données relevées par les caméras 3D", a fait savoir ce vendredi sur le plateau des Grandes Gueules Noam Anouar, du syndicat Vigi Police.

Mais la mise en place d'un tel dispositif pourrait s'avérer compliquée: "Techniquement les annonces du secrétaire d'Etat sont difficiles à mettre en œuvre", tempère Noam Anouar. Enfin, il assure que ce n’est pas l’Etat qui a vocation à mettre en œuvre la reconnaissance faciale dans l'espace public, mais les mairies, qui financent de tels systèmes de sécurité.

Hasard du calendrier, l'annonce de Cédric O intervient une semaine seulement après la diffusion d'une lettre ouverte signée par la Ligue des droits de l'homme et l'Observatoire des libertés et du numérique demandant l'interdiction de la reconnaissance faciale sécuritaire. Les signataires de la liste dénoncent notamment l'utilisation des portiques "Parafe" dans plusieurs aéroports et gares.

Guillaume Dussourt