Voiture électrique: la France teste ses premières routes à induction

Imaginez traverser la France ou même l’Europe en voiture électrique, sans avoir besoin de vous arrêter une seule fois pour recharger. Ça vous paraît fou... Et pourtant, ça pourrait être rendu possible par ce qu’on appelle les routes à induction ou encore les routes à "charge dynamique". C’est-à-dire des routes qui rechargent les voitures électriques pendant qu’elles roulent, sans contact, exactement comme certains téléphones portables aujourd’hui. Ces dernières années, les expérimentations se sont multipliées dans différents pays, et la France est elle aussi en train de s’y mettre avec des tests réalisés dans les Yvelines et dans les rues de Paris (rue Floréal dans le 17e arrondissement).
La technologie fonctionne de la manière suivante: on installe sous la route des bobines alimentées par des câbles qui vont émettre un champ électromagnétique qui va être converti en électricité par un dispositif installé dans la voiture. La voiture passe, les bobines sous la route s’activent et la voiture récupère de l’électricité. C’est le principe du chargement par induction. Petit inconvénient quand même: plus la voiture roule vite, plus le courant transmis par la route est faible, donc il faudra rouler lentement pour se recharger...
Selon des études réalisées sur le sujet, avec ce genre de technologie en zone urbaine, en passant un quart du temps sur des routes équipées, on est en autonomie totale, plus besoin de recharger. Les avantages potentiels sont énormes: gain de temps (plus besoin de recharger à l’arrêt), gain de place (plus besoin de grosses batteries dans les véhicules, ce qui va aussi augmenter leur autonomie) et plus de peur de tomber en rade au beau milieu d’un voyage. L’autonomie des voitures ne serait plus vraiment un sujet, puisqu’on pourrait recharger en continu.
Beaucoup de travaux nécessaires
Ça nécessiterait de complétement refaire les routes. C’est clairement l’une des limites du dispositif: ça demande des efforts d’infrastructures. Il faut charcuter les routes pour qu’elles s’adaptent (faire passer des câbles...) et puis de l’autre côté, équiper les voitures pour qu’elles soient compatibles. Ce qui n’a d’intérêt que si les travaux sur les routes ont déjà été réalisés. Donc on peut imaginer que ça aura plus de sens sur de nouvelles routes. Il va aussi falloir réfléchir à la facturation, car ce ne sera évidemment pas gratuit. Comment sait-on quelle voiture a consommé quelle quantité d’énergie et comment on paye? Après, est-ce qu’on peut imaginer, même si ce n’est pas forcément partout, des voies spéciales sur certaines routes pour les voitures qui veulent se recharger? On peut aussi imaginer ça pour les transports en commun. En Corée du Sud, certains bus se rechargent déjà en roulant grâce à ce principe d’induction.
Routes ou pas, on aura toujours besoin de bornes de recharge à certains endroits. Mais là aussi, on pourrait recharger en mode "sans fil". Des bornes de recharge par induction, autrement dit sans fil, sans câble, sans branchement d’aucune sorte... Plus besoin de brancher quoi que ce soit, ça prend la forme d’un gros galet installé sur n’importe quelle place de parking public ou même à la maison. La voiture se gare et elle se met immédiatement à charger. En fait, c’est le même principe que les smartphones qui se rechargent par induction, ce qui n’est pas toujours très efficace d’ailleurs... L’équipementier à l’origine de cette innovation garantit que la déperdition d’énergie est de moins de 10%. Il faudra voir...