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5.000 prix de produits bloqués: "Ça ne va pas changer le quotidien des Français"

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Yves Puget, directeur de la rédaction du magazine LSA spécialisé dans la consommation, décrypte dans "Apolline Matin", ce vendredi sur RMC et RMC Story, les annonces faites par le ministre de l'Economie Bruno Le Maire concernant l'inflation alimentaire.

Le "septembre vert" est-il un mirage ou une vraie bonne nouvelle pour le porte-monnaie des Français? A l'issue de réunions avec les industriels et les représentants de la grande distribution, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a annoncé ce jeudi "un accord global entre industriels et distributeurs", avec pour ambition de "casser définitivement la spirale des prix de l'alimentaire".

Les prix alimentaires ont bondi de 11,1% sur un an en août, une envolée moins rapide qu'en juillet (12,7%) mais toujours significative, d'autant que les prix avaient déjà commencé à s'apprécier en août 2021. Cet accord prévoit notamment que jusqu'à la fin de l'année, les prix de 5.000 références vont cesser d'augmenter voire baisser.

Comment ça va marcher?

Un chiffre à mettre en regard avec le nombre total de références en magasins: 3.000 à 5.000 dans un supermarché, et entre 20.000 et 35.000 dans les hypermarchés.

"Aucun consommateur ne trouvera 5.000 prix bloqués dans un seul magasin", tient à préciser Yves Puget, directeur de la rédaction du magazine LSA spécialisé dans la consommation. Il estime à 1.000 références le nombre maximal de produits dont les prix pourraient être bloqués dans un magasin, alors qu'on était à 500-800 avant l'été.

"Ça ne va pas changer le quotidien des Français", tacle Yves Puget, qui précise que les produits bloqués concerneront "un petit peu de tout" comme lors du "panier anti-inflation".
Témoin RMC : Yves Puget - 01/09
Témoin RMC : Yves Puget - 01/09
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A quand la baisse des prix?

Les négociations entre distributeurs et industriels sur les prix pour 2024 vont s'ouvrir plus tôt, avec pour objectif "des baisses de tarifs dès le mois de janvier 2024", a déclaré Bruno Le Maire sur France 2. Les industriels de l'agro-alimentaire seraient "d'accord sur le principe", a réagi auprès de l'AFP le président de la principale organisation du secteur (Ania), Jean-Philippe André, qui a demandé à "faire attention à ne pas défavoriser les PME" et a fait d'une date-butoir au 31 janvier "un objectif pouvant être atteint".

"Il y a quelques indicateurs positifs sur quelques marchés: il est logique de voir les pâtes baisser, mais aussi l'huile de tournesol", précise Yves Puget, directeur de LSA.

Concernant les pâtes, le coût de la matière première a baissé nettement mais pas encore les prix. Un décalage que l'on expliquer par plusieurs facteurs: les entreprises qui produisent les pâtes font face à l'augmentation du prix du carton, du coût de l'énergie. "La matière première n'est pas l'unique coût d'un produit. Tout a augmenté et il faut regarder sur le long terme", indique Yves Puget.

J.A.