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Alimentation

Ces 10 produits laitiers pour enfants au "marketing racoleur" ne sont pas sains, selon foodwatch

Un rayon de yaourts dans un supermarché (photo d'illustration).

Un rayon de yaourts dans un supermarché (photo d'illustration). - CHARLY TRIBALLEAU © 2019 AFP

Les produits laitiers pour les enfants ne sont "pas sains", dénonce l'association foodwatch, ce lundi dans un communiqué. Celle-ci pointe du doigt un marketing trompeur sur les allégations de santé promises sur les emballages des produits.

Mini Rolls de Babybel, Petits Filous ou encore crèmes dessert Nesquik et Smarties... Foodwatch, l'association de défense d'une alimentation saine et abordable, vient d'épingler dix produits laitiers pour les enfants vendus au rayon frais des supermarchés.

Et pour cause, "ces produits laitiers pour les enfants au marketing racoleur ne sont pas sains", dénonce-t-elle dans un communiqué publié ce lundi 6 octobre.

L'association foodwatch vient d'épingler, ce lundi 6 octobre, 10 produits laitiers pour enfants.
L'association foodwatch vient d'épingler, ce lundi 6 octobre, 10 produits laitiers pour enfants. © foodwatch

Les dix produits pointés du doigt sont les suivants: Kiri Goûter, Mini Rolls Babybel, Petits Filous, Danonino, gourdes de yaourt Carrefour, P’tite Danette, Nesquik Petit et compagnie, yaourt Smarties et P’tit Louis.

Des emballages trompeurs

D'après foodwatch, ces dix produits ont deux points communs. D'abord, ils sont "hors des clous" au regard des critères de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur le marketing ciblant les enfants. Et le problème réside notamment sur les emballages.

Ceux-ci "attirent non seulement les enfants avec des mascottes rigolotes, des personnages de leurs dessins animés préférés, des jeux et coloriages au dos du paquet et des petits formats mais aussi les parents avec un marketing santé et des mentions rassurantes telles que 'calcium et vitamines D pour la croissance des os' ou 'sans colorant ni arômes artificiels '", alerte l'association.

Foodwatch accuse le manque de réglementation qui permet aux industriels de cibler les enfants et de présenter leurs produits comme des alliés de leur santé.

"L’interdiction de leur promotion est une mesure-phare encouragée par l’OMS et Santé publique France depuis des années mais nos responsables politiques font toujours la sourde oreille. Cela doit cesser", réaffirme-t-elle.

Des produits ultra-transformés et risqués

L'autre point commun de ces dix produits, c'est qu'ils sont tous sans exception "trop gras, trop sucrés, trop salés et ultra-transformés, selon les critères nutritionnels de l’OMS.

"Ces allégations santé apposées sur des emballages racoleurs masquent le véritable problème de ces produits laitiers destinés aux petits : leur taux de gras, de sucre et/ou de sel est très élevé. Ce sont majoritairement des aliments ultra-transformés. Or on sait désormais que leur consommation augmente le risque d’obésité et de maladies chroniques chez les enfants comme le diabète de type 2, l'hypertension, les cancers ou les maladies cardiovasculaires", rappelle Audrey Morice, chargée de campagnes chez foodwatch.

Dans son enquête, foodwatch revient en détail sur plusieurs des dix produits épinglés. Par exemple, les P’tit Louis.

"Une coque imaginée pour les enfants, des blagues et des personnages rigolos sur l’emballage, un fromage 'qui développe l’imagination des enfants' selon le site de la marque pour un produit ultra-transformé (épaississants: carraghénanes E407, gomme de caroube E410), trop gras et trop salé", pointe du doigt l'association.

Les Petits Filous contiennent des arômes naturels à la place des fruits. Les Kiri Goûter, quant à eux, des polyphosphates, un marqueur d'ultra-transformation. Et les Danonino sont composés d'épaississants (amidon modifié).

Même "si la plupart des dix produits laitiers épinglés tiennent leur promesse concernant l’apport en calcium, neuf d'entre eux sont aussi ultra-transformés", affirme l'association. Elle recommande ainsi "de ne pas habituer les 4-11 ans à consommer des aliments ultra-transformés".

Interdire ce "marketing de la malbouffe"

Dans une enquête publiée en septembre dernier, l'assocation 60 millions de consommateurs alertait déjà sur la surreprésentation des produits ultra-transformés dans les aliments vendus pour les enfants, notamment dans les céréales du petit-déjeuner et les biscuits pour le goûter.

Comme le rappelle foodwatch, avec 116 organisations de la société civile, elle a exhorté fin septembre le Premier Ministre Sébastien Lecornu à publier la Stratégie nationale pour l'alimentation, la nutrition et le climat (SNANC) qui devait porter l’interdiction du marketing et de la publicité ciblant les enfants parmi les mesures prioritaires.

"Aux dernières nouvelles, le gouvernement démissionnaire a rétropédalé sur la mesure d’interdiction en s’en remettant à l’autorégulation des entreprises qui ne marche pourtant pas, comme l’a déjà souligné Santé publique France."

L'association a donc lancé une pétition pour interdire ce "marketing de la malbouffe qui cible les enfants". Celle-ci a déjà récolté plus de 67.000 signatures.

"Foodwatch continue de mobiliser les consommateurs sur cette pétition et est déterminée à ne pas lâcher sur cette question cruciale de santé publique", conclut-elle.

Emma Forton