Cours de cuisine à l'école: pourquoi l'idée d'Olivia Grégoire devrait aussi être étendue aux adultes

Face à l'inflation, toutes les techniques sont bonnes pour tenter de réduire ses dépenses. Plus tôt dans la semaine, c'est la ministre en charge des PME, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, Olivia Grégoire, qui a relancé l'idée de donner des cours de cuisine dans les écoles.
"Je crois aussi qu’il faut réapprendre à cuisiner des produits bruts, pour éviter d’acheter les produits "tout prêts", plus chers. Il faut que les cours de cuisine rentrent à l’école. Il y a un vrai enjeu de grand-mère d’éducation à la petite cuisine du quotidien", a-t-elle confié dans un entretien au journal Sud-Ouest.
Un serpent de mer qui fait son retour, puisqu'en 2017 déjà, des chefs cuisiniers comme Alain Ducasse demandaient le retour des cours de cuisine obligatoires dans les établissements scolaires.
Alors certes, il est bien que nos enfants apprennent à cuisiner mais pour l'instant, ce ne sont pas eux qui sont aux commandes. Dans ce cas, ne faudrait-il pas que les adultes se voient eux aussi proposer des cours de cuisine?
Une idée de gauche?
En France, beaucoup d'adultes ne savent pas ou n'osent pas cuisiner. Mais il faut leur dire de ne pas avoir peur, car la cuisine n'est en soi pas compliquée et apporte surtout beaucoup de solutions.
La prise de position de la ministre a suscité de vives réactions dans la sphère politique, notamment à gauche. Olivia Grégoire a en effet été accusée de "mépris social" par le PS, tandis que son idée semble être une mesure de bon sens.
Mais au-delà de ce bon sens, c'est aussi une mesure socialiste : proposer à des personnes aux revenus modestes de contourner l'inflation en faisant la cuisine, qui est un acte social et familial avec des produits alimentaires modestes, cela s'apparente clairement à une proposition classée à gauche.
De plus, nous savons que l'avenir de notre planète dépend du contenu de notre assiette puisque la production et la consommation alimentaire est une source énorme de pollution si on s'y prend mal. Il est donc désolant que la classe politique n'ait pas pris conscience de l'importance de cet enjeu, tandis qu'Olivia Grégoire a eu le courage de mettre les pieds dans le plat.
Des formations à bas prix, pour tous
Pour Jean-Sébastien Bompoil, co-fondateur de l'Atelier des chefs et ancien chef du Ritz à Paris, il est en effet essentiel "d'apprendre les techniques qui vont servir dans la cuisine de tous les jours". L'Atelier des chefs, depuis 2004, propose non seulement des formations professionnelles pour de futurs cuisiniers, mais aussi des cours "loisirs" qui commencent à un prix de 19€ par leçon.
"Ce que les gens demandent ce n'est pas forcément d'avoir des recettes très longues ou une bibliothèque de recettes, c'est plutôt d'avoir les petits conseils et les petites astuces qui vont changer leur organisation au quotidien", explique Jean-Sébastien Bompoil, co-fondateur de l'Atelier des chefs.
La première chose à savoir selon lui, c'est de bien ciseler ses oignons et les échalotes. "Si vous êtes capable de ciseler un oignon correctement, une opération qui prend 35 à 40 secondes, ça vous change les salades, les gratins, le risotto, les bouillons… et ça ne coûte rien!"
Les ateliers proposés par Jean-Sébastien Bompoil se retrouvent dans huit villes en France, situées dans les grandes agglomérations comme Paris, Toulouse, Lille, Aix-en-Provence ou encore Lyon. Et s'il est impossible pour certains de se déplacer, l'Atelier des chefs propose aussi des formations à suivre en ligne.
L'Atelier des chefs, plus que de donner des recettes, c'est apprendre quelque part à inventer sa propre cuisine. Et dès lors que l'on a les codes de la cuisine, la façon de faire, l'idée de choisir son produit et de préparer quelque chose, la porte et alors ouverte à toutes les possibilités culinaires!
Le temps n'a pas de temps, alors prenez le temps!
Une vision de la cuisine que partage Karine, une auditrice de la Matinale Week-End qui a contacté le 32 16 afin de partager son point de vue, notamment sur la transmission du savoir culinaire envers ses enfants.
Elle explique que sa mère lui avait transmis cette fibre, et qu'il est donc naturel de continuer cette filiation avec ses enfants.
"J'ai transmis ce goût de la cuisine à deux de mes trois enfants, le premier étant plutôt du style informatique", dit-elle au cours de la chronique Le beurre et l'argent du beurre.
C'est aussi peut-être le manque de temps qui a poussé le premier fils de Karine à ne pas s'investir davantage dans la cuisine. Et si cette excuse est clairement entendable, acceptable, il faut tout de même la tempérer : lorsque des gens disent qu'ils n'ont pas le temps de cuisiner, certains font simplement preuve d'une mauvaise considération de leur temps! Alors un conseil pour conclure : prenez le temps de cuisiner, faites société et retrouvez-vous tous autour de la table!