"C'est un faux procès": les industriels se défendent et préviennent que des prix ne vont pas baisser

Les négociations commerciales entre fournisseurs et distributeurs doivent être avancées pour permettre une éventuelle baisse à la caisse alors que les prix de l'alimentaire ont bondi de 11,2% sur un an. "L'objectif est d'appliquer plus rapidement les baisses de prix, si et quand il y aura des baisses", explique dans "Apolline Matin", ce mardi sur RMC et RMC Story, Richard Panquiault, directeur général de l'Ilec, l'Institut de liaisons des entreprises de consommation qui représente une centaine d'entreprises de l’agroalimentaire concernées par l’avancée des négociations commerciales, comme Danone, Nestlé ou Coca-Cola.
Selon lui, ces négociations pourraient débuter en janvier, le 15 au plus tard, et les baisses de prix s'appliquer dans la foulée. Mais malheureusement, tout ne va pas baisser: "C'est impossible", assure-t-il. "Il y a des prix qui continuent à augmenter comme le sucre, le cacao, le plastique recyclé ou le transport", explique Richard Panquiault, évoquant une situation "contrastée".
D'autres prix vont continuer à augmenter, indépendamment de la guerre en Ukraine ou du Covid-19, notamment à cause du réchauffement climatique. C'est le cas du riz, dont les prix se sont envolés avec une hausse de 9,8% sur un mois. Les prix des oranges devraient aussi augmenter.
Une partie de l'inflation n'aurait pas été répercutée par les industriels
Du côté des bonnes nouvelles, certains produits ont commencé à baisser, comme la volaille, le blé et les huiles végétales: "On a vu des baisses que les industriels ont répercutées dès le mois de juillet", assure le directeur général de l'Ilec.
Pas question donc pour lui de se faire taxer de "profiteur de crise", comme l'a dit Emmanuel Macron. "C'est un faux débat et un mauvais procès. Pour les entreprises que je représente, notre excédent brut d'exploitation (EBE, ce qui reste après avoir payé les salaires, les impôts et toutes les charges), notre marge, est d'environ 5% sur les cinq dernières années. C'est faible, inférieur à ce que dégagent les groupes à l'international, posant le problème de l'attractivité de la France".
"On a fait une enquête en interne auprès de nos adhérents. Sur 18 mois, ils ont augmenté leurs coûts de 2 milliards. Sur la même période, leurs revenus ont augmenté de 1,4 milliard. Un tiers de l'inflation n'a pas été répercuté. Les marges étaient faibles, elles ne se sont pas améliorées", défend Richard Panquiault.
Emmanuel Macron assure le contraire et attend des négociations commerciales des baisses de prix, une modération des marges et un blocage de prix sur davantage de produits, alors que 5.000 sont déjà bloqués. Réponse en janvier, donc.