"Il était à deux doigts de me frapper": dans les supermarchés, l'inflation fait monter la tension

Alors que les prix des produits alimentaires ont bondi de 11,1% sur un an en août selon l'Insee, la tension se fait parfois ressentir au moment de passer à la caisse. Insultes et violences envers les caissières et caissiers sont de plus en plus fréquentes dans les supermarchés.
Des clients souvent désabusés, tendus par l'épaisseur de la facture qu'ils doivent payer en sortant du magasin, et qui s'en prennent à celles et ceux qu'ils ont en face d'eux.
Un sachet de légumes mal pesé, une caissière qui demande aux clients de retourner en rayon pour coller l'étiquette avec le bon prix sur le sac... "Les clients deviennent un peu fous, ils me criaient dessus": le souvenir de cette histoire hante encore Lara, caissière.
“Quand je suis sortie du magasin, le couple de personnes âgées m’attendait. La femme commence à m’embrouiller et le 'vieux' qui était derrière, il était à deux doigts de vouloir me frapper. Quand j’ai compris ce qu’il se passait, j’ai juste couru en fait”, raconte-t-elle.
Des violences physiques en hausse
Si elle a réussi finalement à s'échapper, ce cas, extrême certes, confirme une tendance soulignée par d'autres caissières. Avec les hausses de prix, les clients sont de plus en plus tendus quand ils arrivent en caisse. “Ils sont de moins en moins contents quand vous passez les articles. Ils n’ont pas confiance, ils demandent si on ne s’est pas trompé”, affirme une caissière.
Et l'inflation n'est pas la seule responsable pour Céline Arnaud, déléguée syndicale adjointe à la CGT de Carrefour. Elle dénonce aussi la responsabilité de certains supermarchés.
“Pour continuer à faire des profits, on diminue le nombre de services de sécurité, entre autres. Donc quand il se passe un conflit, l’agent de sécurité n’est pas forcément sur place, donc il ne peut pas atténuer. Donc nous, on espère qu’il n’arrivera jamais rien d’irrémédiable”, appuie-t-elle.
Des violences physiques qui sont, d'après elle, de plus en plus fréquentes depuis maintenant deux ans.