Inflation: pourquoi les prix des biens essentiels baissent plus lentement en France qu'ailleurs

La France a longtemps été l'un des pays européens où les prix des produits de première nécessité augmentaient le moins vite. Et maintenant, c’est le pays où ils baissent le moins vite.
Selon le baromètre que réalise NielsenIQ pour le magazine spécialisé LSA, l'inflation pour les biens essentiels (alimentation, hygiène, beauté) s'élevait à moins de 12% en janvier dernier en France. C’était, juste derrière la Belgique, le niveau le plus bas d’Europe.
Depuis, la situation s'est complètement inversée et la France fait désormais figure de mauvais élève en Europe occidentale avec 9,5% en septembre, seule la Belgique fait pire.
Au final, depuis le début de la vague d’inflation, la France fait moins bien que les autres après avoir bien résisté.
La vague d’inflation a commencé début 2022. Depuis, l’augmentation des prix des produits essentiels est de 12,4% au Portugal, pays qui a toujours été un des plus raisonnables, mais de 18% au France. C’est surtout au cours des six derniers mois que l’écart s’est creusé en notre défaveur.
Des négociations permanentes ailleurs
Pourquoi les prix ont-ils plus de mal à baisser en France qu’ailleurs? D’abord à cause du calendrier des négociations commerciales entre distributeurs et industriels: trois mois seulement par an, et plus rien jusqu’aux prochaines négociations. Ailleurs, les négociations sont permanentes, ce qui crée aussi moins de tensions.
Il y a aussi l’empilement frénétique des lois (LME, Egalim 1, 2, 3…). Et la loi Descrozaille, reflet de de multiples injonctions contradictoires: défendre le pouvoir d’achat, défendre le revenu des agriculteurs et garantir notre souveraineté alimentaire.
Il y a le manque de concurrence dans l’industrie agroalimentaire, ce qui lui a permis de pratiquer des hausses de prix supérieures à la hausse des coûts.
En bref, rien n’est fluide dans ce secteur et à la fin, c'est le consommateur qui paie les pots cassés.