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Vols à l'étalage: les supermarchés vont traquer les clients grâce aux nouveaux chariots intelligents

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Une expérimentation a été lancée par Leclerc dans le sud de la France avec des chariots connectés qui évitent de devoir passer à la caisse. Mais qui sont aussi capables de détecter toute tentative de fraude…

Les chariots intelligents pour lutter contre les vols? On le sait, le vol à l’étalage est en explosion, en partie à cause de l’inflation. Et la riposte des supermarchés est d’ordre technologique : bientôt vous serez surveillé par votre chariot. C’est ce que commence à tester Leclerc du côté d’Antibes: des chariots un peu spéciaux, équipés de capteurs et de caméras.

D’un côté, ça présente plusieurs avantages: plus besoin de passer à la caisse, on les déverrouille avec sa carte de fidélité ou son téléphone portable. Le chariot scanne chaque produit qu’on met à l’intérieur et ceux qu’on retire, et on est débité quand on sort.

Ça, c’est le côté sympa, énorme gain de temps, un écran à l’avant du chariot qui indique même le nutriscore de chaque produit et d’éventuelles promos dans un rayon juste à côté, en fonction de ce qu'on a déjà acheté. On peut aussi voir sa facture en temps réel à l’euro près, pratique quand chaque euro compte.

Mais ce qui fait surtout la spécificité de ces chariots, c’est qu’ils sont équipés de caméras intelligentes, qui vont analyser tous vos gestes. Et d’éventuelles tentatives de fraude. Si vous avez essayé de remplacer un produit par un autre plus cher par exemple, le chariot va le comprendre, et si un vol est soupçonné, les images sont envoyées en temps réel aux vigiles, sans que le client ne s’en rende compte. En gros, vous avez la caissière et le vigile embarqués dans le chariot.

Estelle Denis donne rendez-vous aux auditeurs de RMC et téléspectateurs de RMC Story pour son talk-show d’opinions et de débats. Toujours accompagnée de Fred Hermel, Emmanuelle Dancourt, Périco Legasse, Estelle Denis et sa bande s’invitent à la table des Français pour traiter des sujets qui font leur quotidien. Nouveauté cette saison, l'humoriste Vincent Seroussi viendra nous expliquer ce qu'il n'a pas compris dans l'émission dans « Seroussi n'a pas tout compris ». « Estelle Midi », c’est de l’actu, des débats, des coups de gueule, des coups de cœurs, des infos et un zapping des meilleurs moments entendus sur RMC.
On n'arrête pas le progrès : Des chariots connectés pour lutter contre les vols - 04/10
5:23

Les "caméras augmentées" feraient baisser le vol à l'étalage de 40% au Japon

Il n’y a pas que la fraude à la caisse: les vols dans les rayons se multiplient. Et, là aussi, les solutions sont de plus en plus high tech avec des dispositifs antivols de plus en plus sophistiqués. Ça ne s’arrête donc pas aux chariots, ça peut aussi prendre la forme de caméras biométriques qui vont détecter toutes seules les comportements suspects.

Elles sont déjà déployées dans des dizaines de supermarchés en France, même si vous ne le savez pas. Vous avez les yeux -la caméra- et le cerveau -le logiciel d’intelligence artificielle. Cette caméra va aller chercher des comportements qui peuvent correspondre à celui d’une personne qui vole à l’étalage, regarder autour de soi furtivement, chercher du regard où sont les caméras, et évidemment se saisir d’un produit et le mettre dans sa poche.

Testée depuis 2016 dans certains magasins au Japon, cette solution réduirait les vols à l’étalage de 40%. Même si ça ne fonctionne pas à tous les coups. Par exemple, un client un peu trop indécis, qui prend un produit, le repose, le reprend: ça peut être assimilé à un comportement suspect.

Et la légalité dans tout ça?

Ces "caméras augmentées" d’analyse du comportement ne sont pas illégales. Pour être clair il y a un vide juridique: ne sont prises en compte que les caméras classiques, mais elles ne doivent pas aller plus loin. C’est ce qu’estime la Cnil. Par exemple, pas le droit d’analyser l’âge ou le sexe (ou l’humeur) du client pour ensuite lui adresser des publicités ciblées sur des panneaux d’affichage dans le magasin.

C'est sans parler de ce qui se fait aux Etats-Unis. Les supermarchés Walmart ont testé -avant de les désinstaller- des caméras de surveillance capables d’identifier les voleurs déjà connus parmi la foule d’un supermarché. Des caméras équipées d’un logiciel de reconnaissance faciale, mis au point par une entreprise qui s’appelle FaceFirst. Le visage de chaque client est scanné en temps réel -16 000 points uniques en tout- et comparé à une base de données qui répertorie ceux qui ont déjà été repérés par la sécurité du magasin lors d’un précédent passage.

En clair, si vous avez déjà volé, vous êtes fiché, et immédiatement repéré par les caméras qui vont ensuite prévenir l’agent de sécurité, qui reçoit immédiatement une alerte sur son smartphone, avec la procédure à suivre.

Certains diront, si on n’a rien à se reprocher, on ne risque rien. Mais on est pile dans cette question clé: faut-il accepter d’être de plus en plus surveillé si ça peut apporter un peu plus de sécurité ?

Anthony Morel (édité par J.A.)