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Police-Justice

Augmentation des vols à l'étalage: une amende forfaitaire instaurée pour les flagrants délits

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Le nombre de vol à l'étalage a augmenté de près de 15% l'année dernière. Alors face à ce phénomène, une amende forfaitaire délictuelle vient d'être instaurée pour les fraudeurs pris en flagrant délit. Celle-ci était réclamée par les commerçants.

Le vol à l'étalage est désormais puni d'une amende forfaitaire délictuelle. Alors que ce type de vol a augmenté de près de 15% l'année dernière, d'après le ministère de l'Intérieur, les commerçants n'ont désormais plus besoin d'aller porter plainte.

Une amende forfaitaire pourra être payée directement par les voleurs pris en flagrant délit. Amende de 300 euros, minorée à 250 euros si on la règle directement et majorée à 600 euros en cas de retard de paiement. Il faut que le voleur soit pris en flagrant délit. S'il n'est que pris par caméra de vidéosurveillance, pas d'amende possible. Ce dispositif avait été créé par une circulaire, en toute discrétion, en début d'été, le 5 juillet, pour mieux punir les voleurs, qui n'étaient quasiment jamais condamnés dans les faits.

Le dispositif était réclamé depuis plusieurs années par la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME). Le vol à l'étalage, c'est un problème quotidien dans le magasin de Smaïl.

“Parfois, on interpelle jusqu’à trois ou quatre personnes par jour. Ils volent des alcools, du vin, parfois du chocolat… Sur le mois, ça peut représenter 2-3% du chiffre d’affaires”, assure-t-il.

Un phénomène devenu si récurrent que le gérant préfère se débrouiller seul en récupérant la marchandise quand il peut, par exemple, plutôt que de porter plainte. “Ça ne vaut pas le coup. Vous allez au commissariat, vous allez passer une heure. C’est du temps perdu”, estime-t-il.

Une amende dissuasive

Alors, cette amende forfaitaire en cas de flagrant délit, il la trouve intéressante. “C’est dissuasif. Ça évite la procédure, le problème se règle sur place”, pointe Saïd. Cela permettrait aussi de limiter les représailles. Ahmed est agent de sécurité dans le magasin. “La majorité de ceux qui font ça sont déjà fichés à la police. Si c’est toi l’homme qui va les amener encore là-bas, tu es foutu. L’amende, c’est très bien pour nous. Ça nous permet de nous protéger”, indique-t-il.

Mais le dispositif mérite encore d'être amélioré estime Xavier Douais, le vice-président de la CPME, à l'origine de la création de cette amende forfaitaire.

“Pas de pièce d’identité, une personne qui ne parlerait pas français… On ne pourra pas dresser cette amende”, regrette-t-il.

Et dans ce cas-là, les commerçants devront quand même porter plainte avec le risque que, comme avant, que le vol ne soit jamais puni.

Martin Bourdin et Romain Poisot avec Guillaume Descours