"Je vole tout et n'importe quoi": avec l'inflation, les vols augmentent dans les supermarchés

C'est l'une des conséquences de l'inflation, couplée aux limites de la technologie. Alors qu'en deux ans, les prix des produits alimentaires ont augmenté de 21% selon l'Insee, certains consommateurs n'hésitent plus à frauder, notamment aux caisses en libre-service. A ces caisses, les clients scannent eux-mêmes leurs produits et certains en oublient volontairement.
Voler au supermarché, c'est ce que fait Cédric, technicien dans le Rhône: "Quand je vois des produits comme les yaourts dont le prix a triplé, je passe aux caisses automatiques et je ne scanne que la moitié", avoue-t-il ce vendredi dans "Les Grandes Gueules". Il assure ne faire ça que depuis l'inflation: "On est à l'euro près, on fait des courses et après on n'a plus rien dans le frigo au bout de trois jours. J'économise 30 à 40 euros par semaine", estime Cédric.
"Il y a des enseignes où c'est moins cher où je ne vole pas, mais il manque des produits. Mais même chez Lidl, les prix ont explosé", explique-t-il.
Des vols de produits pas vraiment essentiels
"Je vole un peu tout et n'importe quoi", assume Thibaud, enseignant contractuel. "Il y a certains produits où les prix ont explosé et je trouve que c'est du n'importe quoi", ajoute-t-il, concédant avoir volé une bouteille de vin dans la journée.
Des vols qui irritent du côté des distributeurs: "C'est choquant. La plupart du temps, c'est répercuté sur nos salaires et nos emplois parce qu'il y a moins de marge", déplore sur RMC et RMC Story Jessica, hôte de caisse dans les Yvelines. "Et souvent, ce ne sont pas des retraités qui volent pour manger mais ce sont des vols d'alcool, de champagne". "Ce n'est pas forcément les gens qui n'ont pas les moyens de payer qui volent et la plupart du temps, ce sont des vols de parapharmacie et de maquillage", ajoute Jessica.
"Le supermarché rejette la faute sur la caissière, la pénalise, alors que c’est le supermarché qui augmente ses marges malgré l’inflation", se défend Cédric.
Des employés privés de primes à cause du vol?
"C'est le chiffre d'affaires qui parle à la fin d'année", le coupe Laeticia, manager d'une grande surface en Vendée. "Si le chiffre d'affaires est insuffisant, les caissières, les agents de rayons et tous les employés n'auront pas de prime d'intéressement à la fin de l'année", précise-t-elle. Et de vanter les efforts des grandes surfaces pour proposer des produits à petit prix: "Il y a les rayons promotions, il y a des applications comme Too good to go, il y a plein de choses qui permettent aux gens de faire des économies. J'aimerais bien savoir si Cédric a rogné sur ses plaisirs à côté", ajoute Laeticia, très remontée.
Si les voleurs se font prendre la main dans le sac, ils risquent jusqu'à trois ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende.