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Alimentation

Pas assez de légumes, trop d'additifs... Que contiennent vraiment les soupes industrielles?

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Plat réconfortant de l'automne, remède aux rhinites hivernales, la soupe est un des repas les plus consommés en cette saison. On les mange souvent déjà prêtes, en brique, bouteille ou sachet. Mais que valent vraiment ces soupes industrielles?

On en consomme près de 13 litres par an et par personne. La soupe est le plat incontournable de l'automne/hiver. Mais face aux contraintes de temps, beaucoup sont ceux qui choisissent de les acheter déjà prêtes: une soupe sur deux consommée en France est industrielle.

Dans ce marché à 375 millions d'euros selon Circana, le format en brique domine, avec 60% des ventes. Suivent les soupes déshydratées et les soupes vendues au rayon frais, chaque catégorie représentant 20% des ventes.

Mais qu'y a-t-il vraiment dans les soupes industrielles? Ces repas prêts en deux minutes sont-ils aussi bons pour la santé qu'ils veulent nous le faire croire? RMC Conso a décrypté les étiquettes, et elles réservent quelques surprises.

Seulement 30,7% de légumes

Lorsque vous choisissez votre brique au rayon soupes, repérez sur l'emballage la teneur en légumes. Elle n'est souvent indiquée qu'en tous petits caractères à l'arrière de l'emballage, avant ou après la liste des ingrédients: ne dépassant que très rarement les 50%, elle n'est jamais présentée comme un argument marketing...

RMC Conso a par exemple repéré un "velouté de poireaux français", qui affiche, en face avant de l'emballage, "100% d'ingrédients naturels" et "100% de légumes français". Mais lorsqu'on regarde plus en détails, on s'aperçoit que la brique ne contient au total que 30,7% de légumes... Et que le premier légume en présence n'est pas le poireau, mais la pomme de terre.

Dans un bol de 250mL, on trouve donc l'équivalent d'une toute petite pomme de terre, un tiers de poireau, beaucoup d'eau et... De l'amidon de maïs, un additif utilisé dans l'industrie agroalimentaire comme épaississant, pour éviter que la soupe n'ait une texture trop aqueuse.

Alors que cette petite pomme de terre et ce morceau de poireau coûtent à peine 20 centimes, cette soupe est vendue 3,3 euros le litre, soit 82 centimes le bol.

1% d'asperge pour une "douceur d'asperges"

Attention également aux soupes déshydratées, vendues en poudre, en sachet. RMC Conso relève notamment une soupe nommée "douceur de neuf légumes avec une touche de crème", dans laquelle les quatre premiers ingrédients, c'est-à-dire les ingrédients présents en plus grande quantité, sont, dans l'ordre, la pomme de terre, l'huile de palme, le sucre et la farine de blé.

Si ces soupes affichent parfois une teneur en légumes correcte, celle-ci baisse considérablement une fois que la poudre est mélangée à l'eau. 44,6% de légumes dans un sachet de 84 grammes pèsent 37 grammes environ... Mais une fois le sachet dilué dans l'eau, les légumes ne représentent plus que 5% du bol de soupe.

Dans une soupe "douceur d'asperges", on trouve 7% d'asperge, soit un petit peu moins de 7 grammes dans le sachet de 96 grammes. Une fois la poudre diluée dans 750mL d'eau, comme le recommande l'emballage, la teneur en asperge d'un bol de cette soupe est de moins d'1%.

Ces soupes déshydratées sont certes les plus économiques, à moins de deux euros le litre en moyenne, mais elles contiennent globalement beaucoup plus d'ingrédients indésirables et d'additifs que celles en brique, tels que des antioxydants de synthèse, des arômes pour exhauster le goût, etc.

"Comme à la maison" mais avec du sucre ajouté

Les bouteilles en verre (vendues au rayon ambiant) revêtent tous les éléments d'un marketing bien léché: contenant se voulant plus authentique, mention d'une soupe "comme à la maison"...

Pourtant, en termes de composition, la soupe au potiron de cette gamme ne fait pas mieux qu'un équivalent, en brique, de marque de distributeur: environ 55% de légumes pour chacune. Sachant qu'une soupe maison est plus proche d'une teneur en légumes de 80%.

La soupe au potiron "comme à la maison" contient par ailleurs du sucre ajouté là où son équivalent en brique n'en contient pas.

Autre problème, la stratégie commerciale se répercute largement sur le prix: 6,36 euros le litre pour la soupe au potiron de cette gamme "comme à la maison", tandis que son équivalent en brique, de marque de distributeur, coûte quasiment deux fois moins cher (3,45 euros le litre).

Soupes surgelées, meilleur rapport qualité/prix

Les soupes vendues au rayon frais sont généralement d'un peu meilleure qualité que les soupes vendues au rayon ambiant, parce que leur processus de conservation, appelé "flash pasteurisation", chauffe le produit à moins haute température et pendant moins longtemps que les soupes conservées à température ambiante, qui ont elles été stérilisées. Elles sont donc un peu plus riches en vitamines et fibres.

En termes de composition, elles sont toutefois à peu près équivalentes et présentent deux problèmes: leur durée de conservation, forcément moins longue (limitée à un ou deux mois, contre presque un an pour celles en brique), et leur prix, autour de cinq ou six euros le litre.

Les meilleures soupes industrielles sont celles du rayon surgelé. Abordables (3,75 euros le kg pour une soupe au potiron surgelée), elles contiennent souvent plus de légumes que les autres (70% de légumes dont 63% de potiron dans celle que nous avons prise en exemple).

Par ailleurs, la surgélation étant le mode de conservation qui préserve le mieux les nutriments, elles sont plus riches en vitamines et en fibres (quasi absentes des soupes en brique).

Charlotte Méritan