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Baisse du taux du livret A: quelles sont les alternatives pour placer votre argent?

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Depuis le 1er février, le taux du livret A est passé de 3% à 2,4%. Même s'il reste intéressant, une fois qu'il est rempli, il faut penser à placer votre argent ailleurs. RMC Conso vous détaille quelques alternatives.

Mauvaise nouvelle pour près de 57 millions de Français en ce début du mois de février. Alors qu'il était à 3% pendant deux ans, le taux du livret A est désormais passé à 2,4%.

Pour autant, il s'agit d'un compte épargne qui reste intéressant. "C'est encore un socle et il demeure compétitif pour les épargnants", affirme à RMC Conso Philippe Crevel, directeur général du Cercle de l'Épargne. En effet, le livret A est complètement défiscalisé et il est possible de prélever de l'argent à tout moment et sans frais.

Mais "le manque à gagner est réel", assure-t-il. Par exemple, avec 1.000 euros placés en 2025, vous gagnerez 30 euros avec l'ancien taux de 3% contre 24 euros aujourd'hui. Cette baisse remet donc probablement en question votre placement. En plus, lorsque votre livret A est complet, la loi vous interdit d'en ouvrir un second.

Pas de panique, il existe d'autres alternatives au livret A pour placer votre argent. RMC Conso vous fait le point.

Livret d'épargne populaire (LEP)

Selon Philippe Crevel, vous pouvez d'abord vous tourner vers un livret d'épargne populaire (LEP). Initialement fixé à 4% jusqu'au 31 janvier, il est passé à 3,5% dès le 1er février.

Comme le livret A, il est exonéré d'impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux, il est possible de retirer les fonds à tout moment et il est limité à un seul par personne.

Attention cependant, "il est soumis à des conditions d'éligibilité en fonction d'un plafond de revenus, il faut que le revenu fiscal de référence de l'année 2023 soit inférieur à 22.419 euros", explique le spécialiste de l'épargne.

En plus, le plafond du LEP s'élève à 10.000 euros, ce qui reste bien en-dessous de celui du livret A qui s'élève à 22.950 euros.

Près de huit millions de personnes éligibles n'en profitent pas en France. Pourtant, c'est très simple d'ouvrir un LEP. Il suffit d'envoyer un message à votre conseiller bancaire en demandant l'ouverture de ce livret, avec en pièce jointe votre avis d'imposition.

L'assurance-vie

Si vous n'êtes pas éligibles au LEP, vous pouvez opter pour l'assurance-vie, un contrat d'épargne à souscrire auprès d'une assurance.

"Les taux varient selon les assureurs, ils sont compris entre 2,6% et jusqu'à 4%", précise Philippe Crevel.

L'épargne est accessible et disponible tout au long de l'année. Toutefois, le délai moyen pour récupérer son argent s'élève à deux jours. Au contraire du livret A et du LEP, un contrat d'assurance-vie est soumis à une fiscalité.

Elle est pertinente pour des projets à moyen et long terme. En effet, vous ne bénéficierez d'un abattement fiscal de plusieurs milliers d'euros que huit ans seulement après l'ouverture de votre assurance vie.

Le livret de développement durable et solidaire (LDDS)

Autre alternative, le livret de développement durable et solidaire (LDDS), qui a un taux de 2,4% comme le livret A.

Le LDDS présente presque les mêmes avantages qu'un livret A: il est défiscalisé et les fonds peuvent se retirer à tout moment.

Vous avez le droit d'en ouvrir qu'un seul et le plafond maximum des dépôts s'élève à 12.000 euros, une somme supérieure au LEP, mais encore inférieure au livret A.

Les contrats à terme

Philippe Crevel propose également de se tourner vers les comptes à terme, qui avoisinent 2,5% bruts soit 1,75% nets de fiscalité.

Sur un an de détention, le compte à terme est moins intéressant que le livret A. Mais sur une durée plus longue, ce livret d'épargne pourrait bien faire la différence.

Pour bénéficier d'une rémunération alléchante, vous devez accepter que votre capital investi soit bloqué pour une durée déterminée.

Les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI)

Les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI), qui affichent des intérêts entre 6 et 7,5% par an, permettent de placer une partie de vos économies dans un organisme de placement collectif, qui gère des immeubles à la location. Une partie du revenu du loyer que ses biens génèrent vous revient ensuite.

L’un des inconvénients par rapport au livret A, c'est le risque plus au moins marqué de perte en capital, malgré la répartition du risque entre les différents investisseurs.

De plus, les épargnants doivent être prêts à investir sur une durée minimale de trois ans pour éviter les pénalités de sortie et espérer récupérer le capital investi.

Le plan d'épargne en action (PEA)

Enfin, vous pouvez partir sur un plan d'épargne en action (PEA), une alternative nettement plus risquée. Il est donc conseillé de mettre une petite partie de son épargne dessus.

Vous avez le droit d'en ouvrir qu'un seul par personne. Vous pouvez y déposer jusqu'à 150.000 euros au maximum. Le capital n'est pas garanti parce qu'il est investi en actions et la rémunération se fera en fonction de la performance des titres qu'il contient.

Au bout de cinq ans, les dividendes et les plus-values dégagées par le PEA sont exonérés d’impôt sur le revenu, mais pas des prélèvements sociaux. Aucun retrait ne doit avoir lieu avant cinq ans. Ensuite, quelques retraits partiels sont possibles.

Emma Forton