Le livret A de moins en moins intéressant: quels sont les meilleurs placements pour votre argent?

Le taux du livret A a baissé de 3% à 2,4% en février dernier et devrait connaître une autre baisse dès le mois d'août (photo d'illustration). - AFP
Les Français boudent de plus en plus le livret A, qui a connu son pire mois de mars depuis neuf ans, selon des données publiées ce mercredi 24 avril par la Caisse des dépôts (CDC).
Les dépôts n'ont dépassé les retraits que de 400 millions d'euros sur le produit d'épargne réglementée possédé par près de 57 millions de Français, un niveau bas plus vu depuis 2016.
En cause, la baisse de son taux de 3% à 2,4% en février dernier. Dès le mois d'août prochain, le livret A pourrait de nouveau connaître une réévaluation. Et qui dit ralentissement de l'inflation dit baisse du taux. Même s'il n'y a rien de définitif, celui-ci est déjà estimé à 1,7%.
Un livret A encore "compétitif"
Pour autant, il s'agit d'un compte épargne qui reste intéressant. "C'est encore un socle et il demeure compétitif pour les épargnants", affirme à RMC Conso Philippe Crevel, directeur général du Cercle de l'Épargne. En effet, le livret A est complètement défiscalisé et il est possible de prélever de l'argent à tout moment et sans frais.
Mais "le manque à gagner est réel", assure-t-il. Par exemple, sur une année pleine, avec 1.000 euros déposés fin décembre 2023 et conservés sans y toucher sur votre Livret A pendant toute l'année 2024, vous avez touché 30 euros d'intérêts annuels début 2025 avec un taux à 3%. Avec un taux à 2,4%, vous ne touchez plus que 24 euros, et avec un taux à 1,7%, 17 euros.
Ceci est un exemple simplifié car le cacul des intérêts du livret A ne se fait pas au jour le jour mais par bloc de deux semaines. Tout dépend donc des dates auxquelles vous avez déposé de l'argent au cours de l'année et si vous en avez retiré ou pas dans l'année. Malgré tout, cette baisse remet probablement en question votre placement. En plus, lorsque votre livret A est complet, la loi vous interdit d'en ouvrir un second.
Livret d'épargne populaire (LEP)
Selon Philippe Crevel, vous pouvez d'abord vous tourner vers un livret d'épargne populaire (LEP). Initialement fixé à 4% jusqu'au 31 janvier, il est passé à 3,5% dès le 1er février.
Comme le livret A, il est exonéré d'impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux, il est possible de retirer les fonds à tout moment et il est limité à un seul par personne.
Attention cependant, "il est soumis à des conditions d'éligibilité en fonction d'un plafond de revenus, il faut que le revenu fiscal de référence de l'année 2023 soit inférieur à 22.419 euros", explique le spécialiste de l'épargne.
En plus, le plafond du LEP s'élève à 10.000 euros, ce qui reste bien en-dessous de celui du livret A qui s'élève à 22.950 euros.
Près de huit millions de personnes éligibles n'en profitent pas en France. Pourtant, c'est très simple d'ouvrir un LEP. Il suffit d'envoyer un message à votre conseiller bancaire en demandant l'ouverture de ce livret, avec en pièce jointe votre avis d'imposition.
L'assurance-vie
Si vous n'êtes pas éligible au LEP, vous pouvez opter pour l'assurance-vie, un contrat d'épargne à souscrire auprès d'une assurance.
"Les taux varient selon les assureurs, ils sont compris entre 2,6% et jusqu'à 4%", précise Philippe Crevel.
L'épargne est accessible et disponible tout au long de l'année. Toutefois, le délai moyen pour récupérer son argent s'élève à deux jours. Au contraire du livret A et du LEP, un contrat d'assurance-vie est soumis à une fiscalité.
Elle est pertinente pour des projets à moyen et long terme. En effet, vous ne bénéficierez d'un abattement fiscal de plusieurs milliers d'euros que huit ans seulement après l'ouverture de votre assurance vie.
Le livret de développement durable et solidaire (LDDS)
Autre alternative, le livret de développement durable et solidaire (LDDS), qui a un taux de 2,4% comme le livret A.
Le LDDS présente presque les mêmes avantages qu'un livret A: il est défiscalisé et les fonds peuvent se retirer à tout moment.
Vous avez le droit d'en ouvrir qu'un seul et le plafond maximum des dépôts s'élève à 12.000 euros, une somme supérieure au LEP, mais encore inférieure au livret A.
Les contrats à terme
Philippe Crevel propose également de se tourner vers les comptes à terme, qui avoisinent 2,5% bruts soit 1,75% nets de fiscalité.
Sur un an de détention, le compte à terme est pour le moment moins intéressant que le livret A. Mais sur une durée plus longue, ce livret d'épargne pourrait bien faire la différence. Surtout si le livret A passe à 1,7%.
Pour bénéficier d'une rémunération alléchante, vous devez accepter que votre capital investi soit bloqué pour une durée déterminée.
Les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI)
Les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI), qui affichent des intérêts entre 6 et 7,5% par an, permettent de placer une partie de vos économies dans un organisme de placement collectif, qui gère des immeubles à la location. Une partie du revenu du loyer que ces biens génèrent vous revient ensuite.
L’un des inconvénients par rapport au livret A, c'est le risque plus au moins marqué de perte en capital, malgré la répartition du risque entre les différents investisseurs.
De plus, les épargnants doivent être prêts à investir sur une durée minimale de trois ans pour éviter les pénalités de sortie et espérer récupérer le capital investi.
Le plan d'épargne en action (PEA)
Enfin, vous pouvez partir sur un plan d'épargne en action (PEA), une alternative nettement plus risquée. Il est donc conseillé de mettre une petite partie de son épargne dessus.
Vous avez le droit d'en ouvrir qu'un seul par personne. Vous pouvez y déposer jusqu'à 150.000 euros au maximum. Le capital n'est pas garanti parce qu'il est investi en actions et la rémunération se fera en fonction de la performance des titres qu'il contient.
Au bout de cinq ans, les dividendes et les plus-values dégagées par le PEA sont exonérés d’impôt sur le revenu, mais pas des prélèvements sociaux. Aucun retrait ne doit avoir lieu avant cinq ans. Ensuite, quelques retraits partiels sont possibles.