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Inflation: comment s'équiper en produits d'hygiène sans se ruiner

Une salle de bain (image d'illustration)

Une salle de bain (image d'illustration) - Pexels / CC

Alors que la précarité hygiénique touche toujours plus de Français, désormais un sur cinq doit arbitrer entre l'achat de produits d'hygiène et de nourriture. Une tendance qui s'aggrave d'année en année.

C'est une réalité grandissante. 34% des Français déclarent devoir limiter la consommation de certains produits d’hygiène de base, faute de moyens. Concrètement, ce sont 6 millions de Français qui subissent une précarité hygiénique, empêchant l'achat de dentifrice, déodorant ou encore de shampoing. Ces chiffres sont issus du quatrième baromètre "Hygiène & Précarité en France" réalisé par l'Ifop pour l'association Dons Solidaires, publié ce lundi.

Dans le détail, près d'un Français sur cinq (22%) doit même faire le choix entre de l'alimentaire et des produits d'hygiène, rapportent Les Echos. Deux populations sont les plus concernées par cette précarité: les jeunes de moins de 25 ans (40%) et les catégories les plus pauvres (45%). Quant à la précarité menstruelle, 16% des répondantes à cette étude déclarent ne pas avoir les moyens d'acheter des protections pour elle ou leur fille, tandis que 11% utilisent des produits de substitution. RMC Conso a listé quelques astuces pour s'équiper en produits d'hygiène sans rogner sur son budget et ni sur la qualité.

· Les enseignes discounts

Entre 15% et 25% moins cher que dans les autres enseignes de grandes distributions. C'est la promesse que les enseignes discounts font aux consommateurs en proposant des produits d'hygiène. Lorsque Auchan, Carrefour et les autres grandes enseignes achètent directement aux groupes en France, les enseignes discounts se sont spécialisées dans l'achat de produits identiques, cette fois à l'étranger. "C'est un approvisionnement parallèle. Les produits sont souvent écrits dans une langue étrangère, mais ils sont français", assure l'expert en consommation Olivier Dauvers à nos confrères de RTL.

· Faire des stocks

L'achat en lots peut parfois être une solution de choix lorsqu'on veut limiter les dépenses. Encore faut-il avoir de la place chez soi pour stocker. Mais cette méthode peut s'avérer intéressante lorsque les prix sont moins chers pour un produit identique à l'unité.

"Il faut donc s'assurer que le produit est moins cher en regardant les étiquettes à la recherche du prix au litre ou au kilo, du package individuel et du lot", explique à RMC Conso Julie Vanhille, secrétaire générale de l’Association de Défense du Consommateur (Adeic).

Ainsi, les périodes de soldes ou de rabais qui proposent des produits d'hygiène de bonnes qualités sont de bonnes opportunités pour faire des stocks. Point de vigilance en période de déstockage: il est nécessaire de bien faire attention aux dates de péremption des produits, qui ne doivent pas être dépassées.

· Le choix du rechargeable et du réutilisable

Autre possibilité pour ne pas se ruiner en achetant des produits d'hygiènes trop régulièrement: les produits rechargeables. Avec un principe simple, acheter des recharges dans un emballage plus respectueux de l'environnement, permettant ainsi la production de moins de déchets et la promesse d'économie, les écorecharges peuvent être intéressantes. Mais ce procédé n'est pas toujours bénéfique. Une récente étude de 60 millions de consommateurs a épinglé ces produits parfois plus chers que leur version d'origine. "Comme en magasin, les consommateurs doivent faire attention au prix au litre", préconise Julie Vanhille.

Quant au réutilisable, tout n'est pas synonyme d'économie. Encore marginal, le papier toilette réutilisable implique une consommation d'eau supplémentaire lors des lavages réguliers. Alors que les protections hygiéniques réutilisables, intégrées aux sous-vêtements, n'en nécessitent pas.

"Dans le cas des culottes menstruelles, il s'agit d'un réel investissement pour les consommatrices. C'est une solution d'avenir pour lutter contre la précarité menstruelle", analyse la secrétaire générale de l’Adeic.

Tout comme les culottes menstruelles, les coupes (ou "cup") menstruelles peuvent s'avérer être un investissement rentable en termes de protections, car lavables et réutilisables.

· Généraliser les bonnes pratiques

La sobriété peut s'appliquer même dans nos salles de bain et nos toilettes. Une seule feuille de papier toilette à la fois, moins de gel douche dans sa salle de bain, réduire sa consommation permet de réduire ses dépenses. Et ce dans toutes les petites actions du quotidien. Cela peut se manifester sous la douche, en remplissant son flacon de gel douche ou de shampoing avec de l'eau pour le diluer et ainsi l'utiliser dans son intégralité. 'Il n'y a pas d'impact pour la santé et sur la qualité du produit lorsqu'on dilue le fond de son produit avec de l'eau, puisqu'ils sont faits à base d'eau. On observe un retour à cette pratique depuis quelques années", explique Julie Vanhille.

Enfin, le recours aux plateformes de commerce en ligne de produits d'hygiène et cosmétiques ne doit pas se faire au détriment de la sécurité. L'Adeic avertit sur le fait que ces produits doivent être fermés et ne jamais avoir été utilisés. "Si on achète un produit cosmétique dans ces conditions, il doit toujours être sous blister", conclut Julie Vanhille.

Lilian Pouyaud