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Camaïeu, Kookaï, André... Pourquoi la situation du secteur de l'habillement est aussi inquiétante

Une boutique de l'enseigne de prêt-à-porter féminin Camaïeu, le 27 mai 2020 à Lille

Une boutique de l'enseigne de prêt-à-porter féminin Camaïeu, le 27 mai 2020 à Lille - DENIS CHARLET © 2019 AFP

Les enseignes d'habillement multiplient les déboires judiciaires. Un secteur en crise qui réclame un plan d'aide pour mieux concurrencer le commerce en ligne.

Combien de temps le secteur de l'habillement va-t-il pouvoir lutter avec le commerce en ligne? Les soldes d'hiver se sont achevés ce mardi sur un bilan plutôt positif, avec 6% de chiffre d'affaires supplémentaire par rapport à 2022 sur les trois premières semaines selon l'Alliance du Commerce.

Et pourtant, le climat reste morose dans le secteur de l'habillement, qui souffre des répercussions de la crise sanitaire et de l'inflation. Entre 2019 et 2022, le chiffre d’affaires total du secteur a diminué de 7% selon la fédération pour la promotion du commerce spécialisé.

Et la liste des entreprises d'habillement en difficulté ne fait que s'allonger ces derniers mois: Camaïeu, GoSport, Kookaï, Pimkie, Cop.Copine. Le dernier en date est le chausseur André: le tribunal de commerce de Nanterre a placé en redressement judiciaire début février l'entreprise qui détient l'enseigne historique.

Face à ces difficultés, l'Alliance du commerce demande même "un plan dédié à la transformation du secteur".

Les soldes en trompe-l'oeil?

Cette amélioration, Raphaële Grosjean l'attendait. Cette responsable d'une boutique vintage à Rouen espère un avenir plus serein, et y croit: "Janvier et février sont des mois calmes pour nous. mais il y a du mieux. Les soldes se sont bien passés", positive-t-elle.

Isabelle Verdonck l'a aussi constaté avec +15% de recettes par rapport à l'an dernier. Même si pour elle, aucune comparaison possible avec les soldes d'antan. "Il n'y a rien à voir. Moi, ça fait 24 ans que j'ai ma boutique et je vois la différence", explique-t-elle.

Un bilan d'ailleurs en "trompe-l'oeil" selon l'Alliance du Commerce, les soldes d'hiver 2022 ayant été marqués par un rebond épidémique. Une des causes du désintérêt: les clients peuvent désormais acheter en promotion toute l'année. Explication confirmée par l'Alliance du commerce, qui réclame des aides de l'Etat et une transformation digitale du secteur.

"Cela va passer par une transformation digitale, une présence sur le web, que ce soit une simple vitrine ou peut-être plus un site marchand pour ceux qui en ont plus la capacité", détaille Yohann Petiot.

Un plan à la hauteur de celui proposé au secteur industriel, de 50 milliards d'euros.

Andréa Lebourgeois et Solène Leroux avec J.A.