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"L'inflation fait des recettes, c'est un impôt": Michel-Edouard Leclerc s'en prend à l'Etat

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Alors que l'inflation ralentit et que le tarif de certaines matières premières baisse, les prix de l'alimentaire, eux, ne régressent pas. Pour Michel-Edouard Leclerc, invité de RMC-BFMTV ce vendredi, c'est le signe que certains "s'accommodent" de la hausse des prix, notamment dans la classe politique.

L'inflation, certains s'en accommodent. C'est ce qu'assure ce vendredi sur RMC et BFMTV Michel-Edouard Leclerc, le président des magasins Leclerc, qui cible "des politiques", alors que la moyenne annuelle de l'inflation devrait se stabiliser à 5% en 2023.

"Des politiques et des personnes du monde de l'entreprise s'accommodent de cette inflation élevée", tacle le distributeur. Paradoxalement, cette inflation élevée pousse à consommer. "L'inflation ronge l'épargne des particuliers. Si le Livret A ne rapporte pas, les gens sont obligés de dépenser leur argent", assure-t-il, évoquant également les recettes du gouvernement sur les carburants.

"Le prix des carburants qui monte, ce sont des recettes de TVA qui augmentent, mécaniquement ça fait des recettes pour l'Etat", explique Michel-Edouard Leclerc.

"L'inflation, c'est l'illusion de l'accroissement du chiffre d'affaires pour les entrepreneurs. Vous demandez un emprunt à votre banquier en lui expliquant que vous allez faire 6-7% d'augmentation, il est plus enclin à vous prêter de l'argent", ajoute-t-il.
Face à Face : Michel-Édouard Leclerc - 08/09
Face à Face : Michel-Édouard Leclerc - 08/09
20:24

"Le consommateur est le dindon de la farce"

"Il y a une partie des décideurs qui n'a jamais connu l'inflation et qui se dit que ça coûte moins cher aux finances publiques et à l'Etat de laisser les entreprises augmenter leurs prix et leurs marges, quitte à faire quelques chèques aux populations les plus impactées", assure le distributeur.

Au détriment final du consommateur... "Le consommateur est le dindon de la farce. Pour le consommateur, l'inflation est un impôt inégalitaire qui n'est pas discuté au parlement, qui touche particulièrement ceux qui consomment et notamment les populations les plus pauvres et les plus démunies. L'inflation tape les Français", déplore Michel-Edouard Leclerc.

Aujourd'hui, il s'étonne même que certains prix ne retrouvent pas leur niveau d'avant malgré la baisse de nombreuses matières premières. Il en veut pour exemple l'électricité, les cartons et l'aluminium dont les prix ont respectivement baissé de 7, 77 et 79% en 12 mois. Même chose pour le tournesol, le blé et le colza qui ont baissé de 20% environ, une baisse qui ne se retrouve pas dans le prix de l'huile ou des pâtes.

"Je suis pour qu'on touche aux lois trop inflationnistes, qu'on s'attaque au manque de transparence des grandes industries et qu'on puisse négocier tout le temps, comme ça se fait partout ailleurs en Europe", appelle Michel-Edouard Leclerc.

G.D.