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"L'inflation touche les plus modestes": 18% des Français vivent à découvert

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Les Français sont de plus en plus nombreux à se retrouver une fois dans le mois à découvert à la banque. Une hausse due à l'inflation notamment et qui a des conséquences directes sur la vie de tous les jours.

La précarité augmente. En pleine période d'inflation, 18% des Français vivent aujourd’hui à découvert selon une enquête Ipsos pour le baromètre annuel du Secours populaire. C'est trois points de plus qu'en 2022.

Une statistique qui a des répercussions concrètes. Un tiers des familles ont du mal à faire trois repas par jour et rencontrent des difficultés pour pratiquer une activité sportive ou de loisirs. Un quart doivent se passer de mutuelle. Au-delà, ils sont 45% à rencontrer des difficultés financières pour payer certains actes médicaux mal remboursés par la Sécurité sociale, contre 39% en 2022.

Sans surprise, la proportion de Français vivant à découvert varie selon la catégorie sociale. Ils sont ainsi 31% dans cette situation chez ceux qui ont un niveau d'étude inférieur au baccalauréat.

"L’inflation est un phénomène inégalitaire qui touche les plus modestes", explique Anne Brunner, la directrice des études de l’Observatoire des inégalités, dans "Estelle Midi" ce mercredi sur RMC et RMC Story

18% des Français vivent à découvert : à qui la faute ? - 06/09
18% des Français vivent à découvert : à qui la faute ? - 06/09
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Des changements sociétaux qui ont un impact

"Avec cette question du découvert, il y a aussi la capacité à mettre de l’argent de côté, qui est extrêmement inégalitaire dans la société française", ajoute-t-elle. "Parmi les 20% des plus aisés, on met 30% de son revenu de côté. Chez les 20% les plus modestes, c’est zéro euro. Ils font donc face à des privations importantes et ne peuvent faire face aux imprévus", constate Anne Brunner.

Les responsables, selon elle, ce sont l’inflation, la précarité du travail et aussi des évolutions sociétales. "On s’est habitué à faire appel à des travailleurs précaires", assure Anne Brunner, qui constate aussi que le phénomène des familles monoparentales, et notamment les mères seules, contribue à la hausse de la précarité.

Selon le baromètre du Secours populaire, 60% des Français estiment qu'au cours des trois dernières années, leur pouvoir d'achat a diminué. Et 34% des personnes interrogées considèrent que "leurs revenus leur permettent juste de boucler leur budget".

G.D.