Assurez-vous à la journée sur la voiture d'un proche pour seulement 5 euros
La plateforme Cartage, lancée à l'été 2023, propose à tout particulier d'emprunter la voiture d'un proche tout en étant assuré pour 5 euros la journée. - Cartage
Emprunter la voiture d'un proche tout en étant assuré pour seulement 5 euros la journée? C'est l'objectif de la plateforme Cartage, première application d'assurance dédiée au partage de la voiture, créée en juillet 2023.
Celle-ci est née de plusieurs constats. "Tout le monde n'a pas les moyens de s'acheter un véhicule et d'assumer ensuite toutes les dépenses qui l'entourent. Une voiture dort en moyenne plus de 95% du temps, pourtant elle reste le premier poste d’émission de CO2. En plus, les particuliers ont souvent peur de prêter leur voiture à un proche, celui-ci n'étant pas couvert par l'assurance", explique à RMC Conso Oscar Bourgeois, CEO de Cartage.
"Rien n'avait été fait jusque-là, donc il y avait un vrai manque sur le marché. Nous voulions que ça devienne banal et facile de se prêter une voiture", poursuit-il.
Plusieurs milliers d'euros en jeu
Comment ça marche? Pour emprunter un véhicule, il suffit de vous inscrire sur le site ou de télécharger l'application Cartage, très simple d'utilisation. Vous n'avez aucun document à fournir, mais vous devez renseigner vos informations personnelles et vos dates de départ et de retour.
Si vous êtes propriétaire, vous devez fournir votre plaque d'immatriculation et, si vous le souhaitez, vous pouvez faire un état des lieux de la voiture. "Vous prenez quelques photos de la voiture: devant, derrière, sur les côtés et à l'intérieur pour être couvert au maximum en cas d'incident", conseille Oscar Bourgeois.
En effet, il faut bien avoir en tête que "lorsque vous prêtez votre voiture, vous vous exposez à des risques financiers: la franchise, la surfranchise qui est souvent plus élevée et l'augmentation du coefficient bonus-malus, même si ce n'est pas le propriétaire qui conduit, et qui implique une augmentation du prix de l'assurance pour les prochaines années à venir. Plusieurs milliers d'euros sont donc en jeu", rappelle le CEO de Cartage.
Ainsi, avec la plateforme Cartage, vous pouvez emprunter la voiture d'un proche en étant assuré à la journée grâce à la garantie de Seyna, un leader du secteur de l'assurance, ou encore Caarea. Vous pouvez souscrire à l'avance ou dès que vous prenez la route. Dans les deux cas, l'assurance sera immédiatement effective.
Le prix? 5 euros la journée. "Pour une assurance classique de responsabilité civile, vous devez déboursez 50 euros en moyenne. C'est donc la solution d'autopartage la moins chère du marché, et c'est le même tarif pour les jeunes conducteurs. Celui-ci est dégressif lorsque vous dépassez les deux semaines de prêt, avec une réduction de 20%."
Un plafond de 1.000 à 5.750 euros par sinistre
Attention, "l'assurance Cartage ne vient pas remplacer l'assurance auto du propriétaire, mais vient la compléter et couvrir tous ces désagréments, ce qui reste à charge", nuance Oscar Bourgeois.
Après un accident, la plateforme aide l'emprunteur et le propriétaire à déclarer le sinistre à l'assureur auto primaire. Dans le cas d'une assurance tous risques ou au moins avec garantie dommage, "c'est cet assureur qui couvrira la majeure partie des frais, mais il restera plusieurs milliers d'euros à charge. C'est là que nous intervenons, nous remboursons la somme au propriétaire", détaille-t-il. Le plafond maximal de remboursement s'élève à 5.750 euros par sinistre.
Dans le cas d'une assurance au tiers, "Cartage va venir rembourser en direct, sans passer par l'assureur auto principal, les réparations du véhicule sur la base de la facture du garagiste dans la limite de 1.000 euros."
L'écologie au coeur du projet
Dès sa création, Cartage s'est constituée en "entreprise à mission", autour de trois piliers.
Économique, à travers un prix accessible à tous. Social, autour de la dimension de solidarité et du partage de la voiture, qui permet aussi de gommer les tensions liées au prêt et à l'assurance. Écologique, en assurant la diminution de nombre de voitures en circulation et donc l'impact écologique du secteur des transports.
Leur mot d'ordre, "passer d’une société avec deux voitures par foyer, à une société avec deux foyers par voiture", selon Oscar Bourgeois.
Pour davantage relier les particuliers entre eux et faciliter la communication autour des véhicules disponibles dans un secteur, Cartage prévoit de déployer prochainement des groupes de discussion privés. Ils mettront par exemple en relation des communes, des quartiers, des associations ou encore des entreprises. Aujourd'hui, près de 15.000 utilisateurs sont inscrits sur la plateforme Cartage partout en France.
Quelques limites
L'initiative est intéressante, selon cet expert. "Ce service vise à faciliter l'autopartage, c'est une bonne chose", assure à RMC Conso Olivier Moustacakis, CEO d'Assurland.
Pour autant, il y a des conditions qu'il faut avoir en tête. "Il faut que le sinistre soit déclaré et pris en charge par l’assureur primaire du véhicule. En cas de clause de conduite exclusive ou d'exclusion applicable, ce n'est pas possible. Pour être remboursé, il faut aussi avoir pris le temps de faire un état des lieux avant chaque location, ce qui est tout de même contraignant. Aussi, le contrat Cartage couvre jusqu'à cinq conducteurs maximum, qui doivent tous être préalablement déclarés à l'adhésion", détaille-t-il.
De plus, "les montants des remboursements restent limités et pas suffisants pour couvrir tous les dommages. En cas d'accident, ça peut aller très vite au-dessus des montants proposés. En plus, les prix des réparations ont augmenté", détaille-t-il.
Ainsi, dans le cas d'une garantie dommages, vous serez remboursé des réparations à hauteur de 500 euros et de 300 euros dans le cas d'une garantie bris de glace. "L’indemnité forfaitaire de 500 euros en cas d’impact sur le bonus/malus ne couvre pas forcément l’impact de 100% ou de 50% de responsabilité, vous mettrez plusieurs années à l'épurer."
"Avant de souscrire à ce type de contrat, vérifiez donc bien avant les montants exacts des remboursements dans les conditions générales", conclut Olivier Moustacakis.