Couvre-feu: "Les Gaulois réfractaires ne peuvent pas se rebeller car ils n'ont pas les moyens de payer 135 euros d'amende", tacle Michel Onfray
Les Français, pendant la crise du coronavirus, sont-ils devenus dociles? Souvent présentés comme rebelles, respectant peu l’autorité, ou comme “gaulois réfractaires” pour reprendre une formule utilisée par Emmanuel Macron, ils ont pourtant majoritairement bien respecté les multiples règles qui sont imposées depuis le début de la crise. Au grand étonnement de plusieurs observateurs.
Mais pour le philosophe Michel Onfray, si les Français ne se révoltent pas, c’est avant tout par peur de l’amende.
“Il y en a beaucoup qui n’ont pas les moyens de payer 135 euros de contravention à chaque fois qu'ils ne respectent pas la loi. Tous les rebelles sont des gens qui n’ont aucun problème à dépenser tout ça. Il y a plein de gens qui n’ont aucun problème, d’abord parce qu’ils sont copains avec ceux qui seraient censés leur chercher des noises.
Dans mon village natal, si vous vous trompez d’heure, que vous allez chercher du lait pour vos enfants et que vous avez un petit salaire et qu’on vous prend 135 euros, c’est beaucoup d’argent”, indique-t-il.
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"A 18h10, des gendarmes sont cachés pour voir qui sort de l'épicerie"
Face à nos "GG", il assure que les Français n'ont pas forcément changé de mentalité pendant cette crise. Il dénonce cependant que dans certains endroits le nombre de contrôles soient beaucoup plus importants que dans d'autres qu'ils surnomment les "quartiers perdus de la République": "
Dans mon village de l'Orne, 500 habitants, lorsqu'il est 18h, à 18h10, il y a des gendarmes qui sont cachés pour voir qui sort de l'épicerie. Alors que dans les territoires perdus de la République, la gendarmerie ou la police n'y vont pas" dénonce-t-il, avant d'affirmer que "Les libertés régressent depuis bien longtemps, c'est-à-dire depuis que le marché fait la loi à l'école, dans la culture, dans l'intelligence et dans les cerveaux".
Enfin, le philosophe a confié sa "fatigue" face aux médias: "Je me pose la question parce que je fatigue. A un moment donné, je suis le singe de moi-même! Mais je ne serai pas comme Houellebecq, je ne serai pas de ceux qui diront 'je ne parlerai plus'".