Début du déconfinement en mai: "Je ne comprends pas cette décision" tacle l'épidémiologiste Dominique Costagliola

La France pourrait être au pic de l'épidémie de Covid-19 ou proche de l'être, a déclaré mercredi le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal lors du compte-rendu du Conseil des ministres. Gabriel Attal, a jugé que les premiers effets des "mesures de freinage" se faisaient sentir.
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Il a par ailleurs indiqué que les mesures de restrictions en vigueur sur le territoire devraient être levées à partir du 3 mai. Invitée dans le Grand Oral des Grandes Gueules, l’épidémiologiste, Dominique Costagliola, a assuré qu’elle ne comprenait pas la logique de l’allègement des mesures sanitaires.
“Quand on regarde les taux d'incidence sur les périodes récentes, on voit que les régions qui ont été le plus impactées, que sont les Alpes-Maritimes, Hauts de France et Île-de-France. Et dans ces deux dernières régions, le taux d’incidence reste toujours très élevé. Donc le seul endroit où il y a vraiment une embellie, c’est dans les Alpes-Maritimes”, explique-t-elle.
La réouverture des écoles, illogique?
Elle se positionne également contre la réouverture des écoles.
“Rouvrir maintenant dans des endroits où la situation ne s’est pas franchement améliorée, personnellement, je ne comprends pas la rationalité de cette décision. Ce qui me surprend aussi toujours, c’est qu’à l’école, pour des raisons bizarres, la définition de cas contact n’est pas la même que dans tout le reste des statistiques qui remontent. Et en plus, on va ré-alléger les règles à l’occasion de la réouverture. Donc on ne comprend pas la logique surtout avec la prédominance du variant anglais, plus transmissible”, assure-t-elle.
Selon elle, si les mesures de restriction et les consignes sanitaires sont de moins en moins comprises et respectées par les Français, c’est d’abord parce qu’il n’y a pas d’objectifs clairs annoncés. “On pourrait se fixer comme objectif d’avoir moins de 3000 personnes en réanimation. Tout le monde comprendrait cet objectif et quand on sait vers où on va, c’est beaucoup plus facile de se dire bon je vais tenir”, appuie-t-elle.