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"Gilets jaunes": la police est-elle trop violente?

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Plusieurs manifestants ont dénoncé une utilisation excessive de la force par les policiers lors des rassemblements. Ils visent notamment le flash-ball, le lanceur de balles de défense des forces de l'ordre.

Les manifestations des "gilets jaunes" donnent régulièrement lieu à des débordements. Du côté des manifestants comme des forces de l’ordre, plusieurs ont été blessés depuis le début du mouvement. Pour les "gilets jaunes", les membres des forces de l’ordre font une utilisation abusive de la force et des flash-balls notamment. Ils dénoncent notamment des tirs à la tête. Samedi dernier, à Strasbourg, un jeune homme de 15 qui ne participait pas à la manifestation, a été gravement touché au visage par un de ces projectiles.

Les membres des forces de l’ordre se défendent d’être violentes et de viser exprès les visages des manifestants. "Concernant le lanceur de balles de défense, c’est vrai que c’est difficile à utiliser dans un contexte où les violences envers les policiers sont extrêmement importantes, tout d’abord parce que les personnes ultra-radicalisées sont mouvantes donc pour la précision c’est compliqué", explique Stanislas Gaudon, du syndicat de police Alliance. Il estime également normal qu’il y ait des enquêtes de l’IGPN pour définir si l’usage de la force est légitime ou s’il ne l’est pas. 

Des armes trop dangereuses ?

Pourtant pour Adrien, militaire et "gilet jaune", si les policiers ne sont pas tous à mettre dans le même sac, et même s’il comprend qu’ils peuvent être fatigués par la répétition des mouvements "gilets jaunes", il y en a certains qui exagèrent voire abusent de leur arsenal. Il explique que les lanceurs de balles sont équipés de lunettes de viser.

"Il ne faut pas me faire croire à moi militaire, parce qu’ils sont entraînés ces gens, qu’ils ne font pas exprès de tirer dans la tête. La dernière fois, je suivais un Facebook live, où un flic disait ‘oh, je l’ai eu en pleine tête celui-là, je suis content’", décrit-il. Il rappelle par ailleurs que les tirs de flash-balls dans la tête sont interdits, et que les tirs tendus dans la tête peuvent être létaux. "Cela veut dire que c’est possiblement un homicide", affirme le militaire. 

Sur le plateau des Grandes Gueules aussi les avis divergent. Pour Etienne Liebig, il faut que ce type d’armes soit interdit, car "elles font trop de dégâts". "Je pense qu’il faut interdire le flash-ball. D’ailleurs, c’est une arme qui n’est utilisée qu’en France", affirme-t-il même s’il reconnaît que la police française n’est pas la plus violente en Europe. 

Mais pour Gilles-William Goldnadel, les policiers doivent pouvoir encadrer les manifestations et pour cela, ils ont besoin d’armes. "Les policiers ne se sont pas des gens avec des ailettes. Il faut bien qu’ils aient des armes pour réprimer avec la violence légale de l’état les violents illégaux", explique-t-il. 

Guillaume Descours