"La France est un des seuls pays en Europe qui ne punit pas le harcèlement scolaire", dénonce Hugo Martinez
L’enquête avance après le meurtre d’Alisha, 14 ans, à Argenteuil dans le Val-d’Oise. Selon la famille de la jeune fille, celle-ci était harcelée par ses camarades de classe. Deux élèves en couple sont même allés jusqu’à publier des photos intimes d’Alisha dans l'établissement, selon une source proche du dossier. Un harcèlement qui est connu par les responsables de l’établissement, puisque le garçon devait passer en conseil de discipline.
Des élèves de l'établissement parlent également d'insultes sur internet à l'encontre de la jeune victime. Avec cette affaire, c’est tout le débat sur le harcèlement et le cyber-harcèlement qui refait surface.
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Selon Hugo Martinez, président d’une association contre le harcèlement scolaire, il est absolument nécessaire qu’une loi soit votée pour punir le harcèlement en adolescents.
“Le harcèlement scolaire est impuni en France. C’est même un des seuls pays en Europe qui ne punit pas le harcèlement scolaire. On a eu seulement deux cas de sanctions juridiques à l’égard de harcèlement, ce sont les cas de l’affaire Marion Fraisse et de l’affaire Evaëlle plus récemment. Aujourd'hui, il existe seulement une circonstance aggravante du harcèlement moral, mais déjà le harcèlement, c’est entre adultes donc on est plus dans le cadre du harcèlement scolaire”, détaille-t-il.
Faire reconnaître le statut de victime
Il souhaite qu’un texte de loi spécifique au harcèlement scolaire soit créé.
“Ce qu’on veut, c’est créer un délit spécifique de harcèlement scolaire que le terme de harcèlement scolaire existe dans la loi. Il y a un critère qui est très pragmatique, c’est la notion de répétition. À partir du moment où il y a une répétition d’actes malveillants à l’encontre d’une même personne ce qui a été le cas puisqu’il y a eu de la diffusion d’image malveillante et des bagarres. Donc l’idée, c’est que la famille puisse porter plainte pour harcèlement scolaire”, explique-t-il.
Il ne souhaite pas que ce délit soit là pour punir, mais plutôt pour aider la famille et faire reconnaître le statut de victime, car aujourd’hui la France ne le fait pas.