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Les Grandes Gueules

"Les conseillers proposent mais le roi décide": Emmanuel Macron agit-il tout seul?

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Alors que Gérald Darmanin annonçait des contrôles renforcés, Emmanuel Macron a préféré laisser le week-end de Pâques ouvert à la libre circulation. Un désaveu qui étonne alors que le Président de la République donne l'impression de n'écouter personne et de décider seul.

Mardi, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait préféré prévenir. Les contrôles des restrictions sanitaires allaient être renforcés "dès jeudi", alors que se profilait le long week-end de Pâques: "Les contrôles seront renforcés aux péages et dans les gares pour éviter que les Français ne respectent pas la règle des 10 kilomètres", assurait le ministre.

Mais jeudi soir, changement de cap. Dans son allocution télévisée, le président de la République a désavoué son ministre en étendant les mesures à l'ensemble du territoire mais en autorisant les déplacements pendant tout le week-end, lundi inclus: "Nos citoyens qui voudraient changer de région pourront le faire pendant le week-end de Pâques", a assuré le pensionnaire de l'Elysée.

Une tolérance salutaire pour permettre à certains d'aller se confiner dans leur résidence secondaire, mais un nouveau désaveu du Président à un membre de son entourage en pleine épidémie de Covid-19: "Je ne vois pas pourquoi ça étonne. Les conseillers du roi ont des idées et des avis, mais le roi décide", a en conséquence ironisé ce jeudi Barbara Lefebvre sur le plateau des "Grandes Gueules".

"Le monarque dans son petit conseil de défense a bien dit 'c'est moi qui signe les arrêtés à la fin du conseil. Vous me donnez vos avis et je décide'", a-t-elle ajouté.

Pas de mea culpa

De fait, le président ne semble plus écouter son entourage. Au conseil scientifique qui préconisait un confinement de 4 semaines dès février, Emmanuel Macron avait joué la surdité. Il avait même assuré il y a une semaine n'avoir aucun "mea culpa" à faire, estimant avoir bien agi. 

Et de fait, pour son entourage, le président de la République n'aurait même plus besoin de conseil scientifique pour lui indiquer la marche à suivre: "Le président a acquis une vraie expertise sur les sujets sanitaires. Ce n’est pas un sujet inaccessible pour une intelligence comme la sienne", assurait récemment le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer dans les colonnes du Monde. "Un jour, il pourra briguer l’agrégation d’immunologie", semblait ne même pas ironiser le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand.

Un soutien sans faille de ses plus fidèles collaborateurs qui a peut-être conforté le président de la République dans sa décision de ne pas reconfiner début février. Avant de finalement céder mercredi soir devant la hausse des contaminations et la situation alarmante dans les services de réanimation, en désavouant quand même au passage l'un de ses plus proches lieutenants donc.

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Guillaume Dussourt