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Zohra Bitan sur RMC: "Pourquoi j'ai lancé le hashtag #JeKiffeMonDécolleté"

Le 18 juin, Céline B. a publié une photo de son décolleté sur Twitter expliquant s'être fait insulter. Après ce témoignage, la "Grande Gueule" de RMC Zohra Bitan a lancé le hashtag et de nombreuses femmes ont publié des photos de leurs décolletés pour défendre le droit de s'habiller sans avoir à subir des regards et des commentaires déplacés.

C’est après avoir lu le témoignage d’une jeune femme sur Twitter que la chroniqueuse des Grandes Gueules Zohra Bitan a décidé de lancer le hashtag #JeKiffeMonDecollete. 

La jeune femme racontait s’être fait insulter à cause de son décolleté dans la rue. "Donc... D'après un type croisé tout à l'heure... Ceci est un "décolleté de sale pute"... Mec, mes seins et moi on t'emmerde bien fort tu sais", avait-elle écrit sur le réseau social.

Lancé ce week-end, le hashtag a rapidement pris de l’ampleur. Le principe est de publier une photo de son décolleté pour exprimer sa solidarité avec la jeune femme insultée et pour montrer également que les femmes assument leurs corps et leurs tenues vestimentaires.

"Je trouve ça tellement hallucinant de se faire insulter pour un décolleté. Ce n’est pas nouveau, c’est régulier. Les filles n’osent plus se mettre en jupe, en robe, on s’habille en fonction de là où on est et pour moi, c’est une régression incroyable. J’ai réagi assez spontanément et le hashtag est parti", explique-t-elle au micro des Grandes Gueules. 

"Le corps n'est pas un tabou"

Pour Zohra Bitan, les libertés des femmes ont reculé ces dernières années. 

"Aujourd'hui, on lutte pour récupérer ce que l'on a perdu. C'est hallucinant! Il y a la police vestimentaire des machos, des sexistes, des misogynes, des religieux, des intégristes et des obscurantistes... Ça commence à faire beaucoup trop de monde!", affirme-t-elle. 

Elle demande que les femmes quelle que soit leur tenue soient respectées dans la rue et dans les lieux publics.

"J'ai trouvé une définition c'est : nous sommes libre de nous habiller comme on veut et les hommes sont libres de nous regarder mais s'arrête là", explique-t-elle en demandant une chose: du respect. "Je comprends aujourd’hui pourquoi les femmes se sont saisies du hashtag non pas comme un féminisme qui reléguerait les hommes à tous des porcs obsédés parce que je ne le pense absolument pas parce qu’il y a eu plein d’hommes rigolos, respectueux, qui ont été là en soutient et ils ont été extraordinaires, je suis pour qu’on continue de se respecter, le désir des uns et des autres ne soient pas un tabou, et que le corps ne soit pas un tabou", poursuit la chroniqueuse. 

"Ce n'est pas aujourd'hui qu'on va nous imposer des lois islamiques"

La chroniqueuse est également revenue sur la polémique des burkinis dans une piscine de Grenoble. "On est en train de tracer une frontière implicitement. Lorsque que l'on est couvert de la tête au pied, en face celle qui est habillée normalement est impudique, alors en bikini je ne vous explique même pas et en décolleté, c'est encore pire. À partir du moment où une société montre l'image des femmes entre celles couvertes et celles non-couvertes, ça veut dire qu'on crée dans l'imaginaire des garçons, qu'une femme couverte elle l'est pour se cacher du désir des hommes. Je me suis battue pour ne pas être mariée de force. Ce n'est pas aujourd'hui qu'on va nous imposer des lois islamiques sur un territoire qui est là France", a-t-elle ajouté, invitant ceux qui ne sont pas d'accord avec elle à aller dans un autre pays. 

Guillaume Descours