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Après le Brexit, la crise ukrainienne amplifie la flambée des prix du poisson

Depuis plusieurs mois, les prix du poisson frais ne cesse de grimper. Une envolée qui avait commencé après le Brexit et qui se poursuit aujourd'hui avec la crise de l'énergie liée au conflit en Ukraine.

Manger du poisson va coûter encore plus cher. Le prix du poisson continue son ascension, un mouvement qui a été enclenché depuis le Brexit, et qui se poursuit avec la hausse des prix du carburant liée à la guerre en Ukraine.

Les étals sont encore bien garnis, mais les clients ont modifié leur consommation. Francis est un grand amateur de poisson, mais là, impossible de suivre:

“Le poisson est de plus en plus cher, donc du coup on en mange moins, et alors qu’habituellement, je prends du cabillaud, des tranches de cabillaud”, indique-t-il.

Plus 10.3% le mois dernier pour le poisson frais

Le cabillaud ou le merlan ont augmenté de 10% depuis août 2021, idem pour le saumon d’environ 30%, et il y a encore plus spectaculaire explique Pascal Bellocq, poissonnier au marché Victor-Hugo. “Sur des produits comme par exemple la truite, les grosses pièces de truites, on est quasiment à plus 80%”, affirme-t-il.

Pierre, poissonier et auditeur de RMC, explique dans Apolline Matin, que tous les poissons sont touchés par cette hausse des prix.

“Là le saumon, on devrait le vendre 40 euros le kilo, mais on essaye de le faire à 30 euros le kilo pour que les clients ne soient pas trop touchés pareils pour le cabillaud. Même le maquereau est à 9 euros le kilo, c’est super cher. Bien sûr, les clients se plaignent et c’est normal, je les comprends. Et du coup, il y a beaucoup moins de monde", se désole-t-il.

Il y a une explication pour cette augmentation. “Tout est lié quasiment à l’énergie, parce que quand on pêche ou quand on élève, on consomme de l’énergie, quand on transporte, on consomme de l’énergie”, détaille-t-il.

La crise en Ukraine n’arrange rien, elle ne fait qu’aggraver la situation créée par le Brexit, avec des zones de pêches réduites pour la France. “C’est certain que sur les produits de la mer, les relations franco-anglaises ont été très tendues et continuent à l’être”, assure-t-il.

Ce poissonnier compense ce manque à gagner par des produits moins chers, comme la lotte, qu’il valorise sur les étals.

Jean-Wilfrid Forquès avec Guillaume Descours