Droits de douane: crainte d'une déferlante de produit chinois et d'"une hausse des prix" en France

Inquiétude pour les entreprises de l'habillement. Elles redoutent que les produits chinois inondent les marchés français. Car ils sont désormais taxés à 145% par les Etats Unis. Pékin pourrait donc écouler ses produits en Europe. Et ça ne rassure pas vraiment en France.

Les produits chinois vont-ils inonder le marché français? C’est la crainte des professionnels de certains secteurs après les taxes annoncées par les Etats-Unis sur les importations chinoises, alors que ces droits de douane atteignent désormais 145%.

Si la Chine n’exporte plus aux USA, Pékin pourrait alors chercher à écouler ses produits en Europe. L’avenir ne rassure pas certains secteurs, dont celui de l’habillement. Pour ce secteur déjà mis en difficulté par les sites internet chinois de fast fashion, la concurrence pourrait être encore plus importante d’après François Marie Grau, délégué général de la fédération française du prêt-à-porter féminin.

“Le surplus de production va se déverser sur l’Europe à des prix bradés puisqu’ils voudront écouler leur production. Ça peut remettre effectivement en question la compétitivité de l’ensemble de nos entreprises. Donc c’est quelque chose qui serait extrêmement négatif”, juge-t-il.

Pour Yann Rivoallan, président de la Fédé du prêt-à-porter féminin, il faut que le secteur soit prêt à un éventuel afflux de produits chinois. “Soit on réussit à affronter, soit on va mourir. On n’a désormais plus le choix. La semaine dernière c’est Kaporal qui fermait, 300 emplois détruits. La semaine d’avant c’était C&A, une entreprise allemande, qui supprimait aussi 300 emplois en France. Et donc face à cette hémorragie et à ce tsunami qui va nous tomber dessus évidemment il faut être encore plus ferme”, souligne-t-il sur RMC.

Le parti-pris : Surtaxes, vers un afflux de produits chinois ? - 11/04

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De nombreux secteurs affectés?

D’autres secteurs pourraient aussi être touchés par cet afflux de produits chinois en Europe comme celui de l’automobile, de la pharmacie ou de la chimie d’après François Godement conseiller Asie à l’institut Montaigne.

“La conséquence, c’est qu’inévitablement, nous serons obligés d’adopter des droits de douane pour éviter d’être ce qu’on pourrait appeler le marché de dernier recours. Ça suppose aussi pour le consommateur européen, des hausses de prix parce qu’avec une moindre concurrence, il est très clair que les prix ne baisseront pas”, appuie-t-elle.

D'autres économistes sont plus réservés, cette guerre commerciale pourrait à l’inverse permettre à l'Europe de récupérer des marchés en Chine, marché abandonné par les Américains à cause des taxes.

Pierre Bourgès avec Guillaume Descours