Droits de douane de Trump: la surtaxe de la Chine "pas une bonne nouvelle" pour l'économie française

Les bourses asiatiques se sont envolées ce jeudi 10 avril, dans le sillage de Wall Street, après la volte-face de Donald Trump. Le président américain a annoncé la suspension provisoire pour 90 jours des surtaxes douanières quelques heures seulement après leur application.
Les produits étrangers importés aux Etats-Unis sont uniformisés et ramenés à 10% pour tous les pays qui ont évoqué leur volonté de négocier.
Ce qui n'est pas le cas de la Chine, durement sanctionnée avec une taxe à 125%. Et ce duel commercial devrait avoir des répercussions non-négligeables sur l'économie française.
"Ce n'est pas une bonne nouvelle pour nous", avance Michel Picon, président du syndicat patronal U2P, au micro de RMC.
"Ce que la Chine ne pourra pas écouler sur le marché américain sera écoulé ailleurs. Ils ne vont pas arrêter leur production et on risque non pas forcément de l'inflation, mais aussi de la déflation", ajoute-t-il.
En cause: l'arrivée d'une profusion de produits venant de Chine sur le territoire français et qui devraient "mettre en difficulté nos petits commerces qui le sont déjà pas mal".
La Chine, plus dangereuse ?
Pour le représentant syndical, l'attention de l'Hexagone devrait être portée sur le comportement de la Chine dans le cadre de ce bras de fer économique.
"La Chine me paraît beaucoup plus dangereuse pour nos économies que les fantasmes du président américain", affirme Michel Picon.
Le 9 avril, le président américain a réalisé une volte-face spectaculaire sur les droits de douane qu'il voulait imposer au reste du monde.
"Il faut être flexible", a-t-il justifié à la Maison Blanche en reconnaissant devant la presse que sa retentissante décision d'un matraquage douanier "effrayait un peu" des investisseurs "fébriles".
Si le président américain s'est montré conciliant avec les pays ayant souhaité négocié avec lui, il a conservé sa main lourde envers la Chine. L'Empire du Milieu est accusé par l'ancien magnat de l'immobilier d'avoir lancé, quelques jours plus tôt, des représailles contre Washington après avoir annoncé des droits de douane de 84% sur les produits américains.