Du vin à 1.89€ la bouteille chez Lidl: “C’est une honte, ça devrait être interdit”

Vendu à 1,89€ la bouteille chez Lidl, un Bordeaux à prix cassé provoque la colère des viticulteurs et de certains consommateurs. Le chef Yves Camdeborde pousse son coup de gueule dans les GG mardi 5 septembre.

Après la baguette à 29 centimes, voici le vin à moins de 2 euros. L’enseigne Lidl a mis en rayon une bouteille de Bordeaux à 1,89€, une offre qui suscite la colère des viticulteurs, en pleine période de vendanges.

Les clients, eux, partagés face à une bouteille “low-cost”. À ce prix-là, la promotion intrigue. Mais les consommateurs sont loin d’être unanimes. Entre l’attrait du prix bas et la crainte d’un vin de moindre qualité, beaucoup pensent surtout “aux producteurs”, premiers impactés par cette guerre des prix. Et derrière l’étiquette à 1,89€, les pertes sont réelles pour les exploitants.

Vendre les stocks

En réalité, c'est pour faire de la place à la nouvelle récolte que certains vignerons doivent brader leur stock. C’est ce qu’explique Thierry dans les Grandes Gueules: “J’ai beaucoup de confrères qui ont des stocks et qui ne savent pas quoi en faire et qui revendent ça à 1.89€. Donc, ce n’est pas forcément de la piquette. Ceux qui ont vraiment du stock ne sont pas forcément des mauvais viticulteurs. Mais avec la crise et le fait qu’on boive de moins en moins de vin, on a beaucoup de stocks”, explique le viticulteur.

Entre prix bradés, taxes douanières et baisse de la consommation, la filière viticole bordelaise est sous pression. Déjà l’an dernier, les producteurs s’étaient mobilisés contre la grande distribution. Mais cette nouvelle offensive tarifaire relance la colère.

Du vin à 1,89 euro la bouteille : on tue nos viticulteurs ? - 05/09

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"D'une tristesse"

Pour le chef cuisinier Yves Camdeborde, le vin à moins de 2 euros chez Lidl est une honte. “Je trouve ça d’une tristesse. Je pensais qu’en France, on n'avait pas le droit de vendre à perte? 1.89€, si on enlève le prix de la bouteille, le prix du bouchon, le prix de l’étiquette et de la TVA, je me demande ce qu’ils ont mis dans la bouteille à part du jus de chaussette”. Mais comme l’expliquait Thierry, un vin pas cher n’est pas forcément synonyme de mauvais vin.

Yves Camdeborde poursuit: “ça dévalorise un travail alors qu’on est en pleine vendange, c’est compliqué de faire du raisin dans certaine région , c’est un travail d’artiste et de passionné de base. C’est un drame de dévaloriser le travail de ces gens qui se tuent à la tâche. C’est une honte, ça devrait être interdit”. Le chef se permet de donner un conseil: “n’en buvez pas, vous allez être malade et ça va vous couter deux fois plus cher en docteur derrière.”

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