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Écologie: faire de la France un pays "vert" risque de coûter très cher

Devenir un pays neutre en carbone, sans émission de gaz à effet de serre, d'ici 2050. Tel est l'objectif de la France en matière d'écologie. Un objectif qui va devoir aller de pair avec des investissements colossaux: entre 58 à 80 milliards.

Même si la France est un des pays du monde dont les émissions de gaz à effet de serre sont les plus faibles, tenir l’objectif d’un pays neutre en carbone d’ici à 2050 va nécessiter 58 à 80 milliards d’euros d’investissements supplémentaires chaque année, selon une étude réalisée par l’institut Rexecode pour le MEDEF. Ce montant est considérable. C’est l’équivalent de deux budgets du ministère de la Défense chaque année ou du déficit public français au cours d’une anéne normale.

1.200 euros de plus par an pour les ménages

Mais alors qui devra payer? En imputant l’effort d’investissement par secteurs d’émissions aux trois acteurs que sont les ménages, les entreprises et les administrations, il résulte que l’effort devrait être en 2030 de 37 milliards d’euros pour les ménages, de l’ordre de 43 milliards pour l’ensemble des entreprises. C’est un effort très conséquent pour les Français, car cela représte un peu plus de 1.200 euros par famille et par an.

Les entreprises, elles, ont déjà commencé à investir: hier, Saint-Gobain a annoncé la première production de verre plat zéro carbone dans son usine d'Aniche, près de Valenciennes. C'est le fruit de trois ans de recherche & développement pour remplacer le sable par de la poudre de verre recyclé (le calcin). Ainsi, 2.000 tonnes de verre produite, 2.460 tonnes de matières premières économisées dont 1.600 tonnes de sable.

Le MEDEF demande une ristourne sur les impôts de production

Mais il faudra aménager l’effort avec un large éventail d’instruments allant de la réglementation, des taxes spécifiques, le soutien aux investissements des ménages et des entreprises, et une prise en charge directe par l’Etat. Le MEDEF réclame du coup au passage une nouvelle baisse des impôts de production de 35 milliards d’euros

Emmanuel Lechypre