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Fin des véhicules thermiques en 2035: les automobilistes sont-ils prêts pour l'électrique?

Le Parlement européen a voté mercredi l'interdiction de la vente des véhicules thermiques, qu'ils soient essence, diesel ou encore hybride, à partir de 2035. Le but, réduire les émissions de CO2 et favoriser la vente de véhicules électriques.

Les jours des voitures thermiques sont désormais comptés en Europe. Le Parlement européen a approuvé mercredi l'interdiction de la vente des automobiles neuves équipées de moteurs diesel, essence ou hybride à partir de 2035. Sont concernées les voitures et les camionnettes. Elles produisent aujourd'hui environ 12% des émissions totales de CO2 de l'UE.

Iraj est restaurateur. Avec sa société, il a acheté une voiture électrique. Pour lui, c'est une solution d'avenir.

“Je pense que c’est très bien pour la pollution, pour l’écologie tout ça. Il n’y a pas d'essence à payer. Il y a plein d’avantages. Je suis certain qu’il faut qu’on passe tous à l’électrique”, estime-t-il.

Mais il le reconnaît, ce n'est pas toujours simple d'utilisation et encore plus avec un rythme de vie rapide. Il regrette notamment le manque de zones de recharge. “Pour moi, il n’y a pas assez de bornes. Ce n’est pas facile de charger, il faut avoir une borne dans le parking et ce n’est pas le cas chez moi. C’est difficile pour les gens qui travaillent 12-13 heures par jour”, appuie-t-il.

Les automobilistes interrogés ont pour la plupart du mal à se projeter. C'est le cas de Badis. En 2035, il aura 38 ans, mais aujourd'hui, l'électrique, c'est inenvisageable. “Je ne suis pas prêt à passer à l’électrique. Déjà, du point de vue de l’autonomie, parce que je fais de longues distances en voiture. Je pense que c’est une décision politique. C’est plus une mode qu’autre chose. Je pense que le problème est ailleurs parce que l’électrique, c’est loin d’être une économie non-pollutante”, assure-t-il.

Une baisse des prix des véhicules électriques à venir?

La nouvelle a, en tout cas, été très bien accueillie par l'eurodéputé Pascal Canfin, président de la commission Environnement, qui souligne les bienfaits pour la planète.

“Si nous voulons être cohérents dans la lutte contre le dérèglement climatique, il faut bien des voitures qui ne polluent plus, qui n'émettent plus de CO2. Et c’est cette décision historique qui a été prise par le Parlement européen. On est les premiers au monde à le faire et on peut en être fier”, juge-t-il.

Reste à savoir le prix des voitures électriques du futur. Aujourd'hui, il est bien plus élevé que celui des thermiques. Mais l'écart pourrait se réduire très rapidement, comme l'explique Didier Laurent, journaliste spécialisé dans l'automobile.

“Les constructeurs vont massivement arrêter d’investir sur le moteur thermique et il est possible même qu’il y ait beaucoup de marques qui passent au tout électrique bien avant 2035. On aura des nouvelles générations de batterie qui auront des performances bien meilleures. Et puis comme il y aura beaucoup plus de volume, on peut espérer des véhicules électriques moins chers”, explique-t-il.

L'industrie automobile française pourrait néanmoins être bouleversée par ce passage à l'électrique. 65.000 pertes de postes, sur les 200.000 que compte la filière, sont à prévoir, selon la plateforme de l'automobile.

Alexis Vergereau avec Guillaume Descours